Tenet : "Le futur nous attaque"

 Cet article contient des SPOIL si vous n'avez pas vu le film.


Le film commence fort. Et je veux pas parler spectacle, sensations. 

Non, Tenet est un film qui s'entend fort. 

Des musiciens qui s'accordent comme dans "Bitter Sweet Symphony" (non c'est pas une image ça commence dans un opéra, ils s'accordent vraiment) ... et alors que les harmonies se rapprochent, les instruments sont accordés, la musique doit délicatement commencer ...

BAM
 

Le son, la violence qui les remplacent sont assourdissants.

C'est fort et prenant. Ca va trop vite,

Comment on est arrivés à ce moment ? A un tel niveau de destruction ?

Le fait est qu'il se tient à quelques minutes du début (secondes, en ressenti) un enjeu majeur. On est déjà dans le registre de la survie, celui de centaines de personnes endormies en quelques secondes dans un opéra alors que tout va sauter et qu'une pièce d'une valeur militaire importante se trouve là. On le sent, même si on ne comprend pas. C'est comme un instinct primal qui se met en route seul.

Toute cette scène suit John David Washington, surentrainé, probablement forces spéciales. Il court, fonce, sans nous laisser le temps de respirer, sans calculer. L'absence de sens persiste. Il peut très bien être du côté des assaillants, d'ailleurs il semble même que du côté forces spéciales tout le monde ne soit pas clairement du même bord. Impossible de savoir qui est avec qui.

Et là, il meurt. 

Une mort aussi rapidement ça n'est jamais arrivé. Pas si tôt. Pas comme ça. Désespoir du cinéphile : un type aussi résistant meurt aussi vite ? Mais c'est quoi ce film ?!

Écran noir. Fin de l'incipit. 

Mais non, ce n'est pas la fin, mais ça pèse. Lourd. Avale ta salive, il est pas mort. Ou peut-être que si. 

En fait, à la fin tu verras que ça n'a aucune importance en fait. 



Ce début, c'est comme le meilleur incipit de roman d'action qui trône dans ta bibliothèque, sauf que tu n'as toujours pas compris ce qu'il s'est passé.

Comme toujours, Christopher Nolan a tapé fort dans le théâtral, le sensationnel, le spectacle et l'intrigue est tout aussi époustouflante.

Je ne doute pas que l'intrigue sera plus claire au deuxième, ou troisième visionnage de Tenet, comme à chaque film du réalisateur.

Tenet, c'est le croisement de Mémento et d'Instellar, soupoudré d'une dose d'Inception ; le master Nolan sait où réside son talent, et il le montre. 



De Mémento, on retrouve la mémoire séparée, brisée, littéralement puisque le temps, le monde, la chronologie ( que ce soit dans le scénario lui-même ou dans la chronologie si on la réorganisait ). Tout n'est pas "normal". D'ailleurs, si on reconstituait la chronologie, on serait probablement obligé d'utiliser une forme géométrique autre que la ligne (je pense un cercle mais c'est peut-être une autre théorie...).

On retrouve le héro qui se bat seul face à une situation accablante dont il est la seule victime. "L'ignorance est une arme" nous dit Priya. Neil nous explique que ne rien dire c'est "le protocole à suivre" : on ne divulgue rien de plus de nécessaire. C'est la règle.

Et qui a mis en place se foutu protocole ? Bref, vous m'avez compris, on revient au point de départ. C'est un serpent qui se mord la queue.



"L'ignorance est une arme"

Qu'est ce que cette phrase est énervante ! Mais il faut lui reconnaitre sa véracité : l'ignorance est une arme. Ce genre de phrase, c'est toujours pour le personnage en position en force et qui choisit ou peut se permettre de cacher la vérité aux autres. Prenez des notes, c'est bon de connaitre les armes des autres. Connectez avec notre monde actuel, et vous aurez un concentré digne d'une masterclass. 

Et là, vous vous posez des questions. Les bonnes questions. Puisque c'est ça que fait le film, il vous bouscule un peu.

Que nous dit-on, vraiment, dans ce film ? Que cherche t il à soulever en vous et réveiller ?

Quelles questions très actuelles vous pose t il ?

Evidemment, si Nolan reprend des thèmes qu'il a déjà parcouru, ce n'est pas pour faire du réchauffé, il ne fait pas ça. C'est parce qu'il va soulever des questions majeures (#ConseildeFamille).

D'Inception, on retrouve le héro qui paye un lourd tribut pour sa réussite, la Réussite avec un grand R, celle qui arrive à la fin d'un film (l'aventurier(ère) sauve le monde aussi facilement que si on l'avait commandé au dessert, Astérix et Obélix rejoignent le buffet final et chantent des chansons paillardes en mangeant des sangliers, Lucky Luke chante sa chanson déprimante en s'éloignant vers l'horizon, ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants dans une maison merveilleuse, ... bref, tu saisis). 

Mais, est ce que quelqu'un gagne vraiment à la fin de Tenet ?

Ce combat contre soi-même, présent dans la filmographie Nolan (Guy Pierce s'evertuant à combattre sa mémoire dans Memento, Matthew McConaughey en face à face avec le pire et le meilleur de lui-même à chaque instant, et bien sûr Cob face à son éternelle insanité/addiction/surintelligence dans Inception, et .... BATMAN ) est poussée à l'extrême dans Tenet.

On croit d'abord à un combat contre le mal, peut-être un combat contre le terrorisme, puis celui pour la survie, l'argent peut-être ? (oui avec des résonnances la bourse ou la vie... tel Clint Eastwood campé dans ses santiag face à la brute, un combat à mort, avec rien à la clé)... Loupé. Un combat interne ? Toujours pas.

Tenet c'est l'humanité qui se bat contre elle-même. Et ça c'est fort. "Le futur nous attaque"

"Leurs rivières sont sèches, leurs arbres sont morts, évidemment ils essaient de vivre là où il y a de la vie : dans le passé. Et s'ils sont prêts à nous tuer nous tuer, nous, leurs ancêtres, c'est parce que nous sommes responsables." 

RESPONSABLES.

 

D'ailleurs ils sont où ces "responsables", ceux vers qui on se tourne normalement quand on fait face à une crise internationale ? On ne verra pas un responsable de la CIA, un seul chef d'état, une seule chaîne de télévision, ou ... la police. Ils sont tous absents. Non nommés, non évoqués. Une voiture de police perplexe face à la situation, rapidement oubliée, pas vraiment synonyme d'ordre ou d'autorité.

Même pas craints. 

Ceux qui ont le pouvoir c'est les dealers d'armes, et ces "gens du futur" qu'on attend de voir débarquer façon Bane dans The Dark Knight Rises.

Il n'est absolument pas pertinent de faire appel aux représentants de pays, car ils n'ont aucun pouvoir sur ce qu'il se passe. On inverse pas les actions, on fait marche arrière. Il n'est pas question de remettre le système sur pied, il est en train de s'inverser. On inverse pas des actions, des lois, des comportements mais les objets, les gens, ... le monde ? On marche sur la tête, on marche à reculons, on vit à l'envers. Pas d'artifice, pas le temps pour un discours, et surtout pas de temps à perdre.

"Souviens toi, ce n'est pas le monde qui est à l'envers, c'est toi."


L'appareil construit pour inverser les objets trouve donc sa justification dans la logique la plus simple et la plus implacable : rien à faire de nos ancêtres, ils sont la raison pour laquelle nous sommes dans cette situation aujourd'hui. Le déclin de l'humanité, le futur qui s'auto-détruit, on ne fait que l'éviter, littéralement.

D'Inception, on croit retrouver une bande son lourde et intense, qui sera la trame, un thème scandé comme un Leitmotiv (Hans Zimmer dans le cas d'Inception). Dans Tenet, la musique se construit comme un souffle : elle grossit et s'expire immédiatement, mais sans toutefois disparaitre. Le son, comme chaque chose dans le film, a une texture, une présence, bien spécifique et différente, comme s'il prenait sa propre enveloppe de vie, s'émancipe et disparait, pour revenir une seconde plus tard, couvrant tout sur son passage.

Et le pire, c'est que, de cette fin du monde, de ce néant grossissant, nait une deuxième humanité, qui enroule les couloirs du temps que nous avons déroulés, et un projet incroyable, mené par un Protagonist qui ignore qu'il en est un.

Encore aucun sens, mais étrangement, de cette absurde guerre d'autoéventrement ou de destruction massive (bien plus grave que la menace nucléaire, on nous le redit), nait le projet le plus fou, le plus dingue, le plus magnifique qui va dans tous les sens (littéralement) et se replie comme un souffle.

De cette perpétuelle naissance, mort, croissance et destruction, on contemple, sans mots. Peut-être que c'est la fin du monde, ou peut-être que c'est l'humanité qui se sauve sans fin, jusqu'à la fin des temps, sans jamais désespérer ni flancher. C'est Cooper d'Interstellar qui est prêt à franchir le trou de ver de Saturne pour sauver l'humanité, sacrifiant tout.

Une fin anecdotique à ajouter à la série des toupies éternelle (ou pas?) d'Inception, de Shutter Island et sa prison (ou hopital ?), etc... 

Mais cette fin-là, ne finit pas bien, justement parce qu'elle ne finit pas. On aura pas de dernier retournement de situation qui va miraculeusement résoudre l'intrigue et autoriser un retour à la normale. pas de "Prestige" cette fois, mais un cercle interminable qui, s'il reste tel qu'il est, permet à tous de continuer à avancer un posant un pied devant l'autre, en déroulant la trame du temps.

- Tu connais le paradoxe ? Tu retournes dans le passé pour tuer ton grand père est ce que tu ruines dans le même temps la chaîne d'événements qui t'a créé?
- C'est quoi la réponse ?
- Bah y en a pas justement c'est le paradoxe. Bref, disons que nos dirigeants pensent que tu peux le tuer, peut être même le torturer et bien le faire souffrir au passage. 

 

C'est pour ça qu'encore plus que dans Instellar, on retrouve cette foi inébranlable en l'humanité. Ah oui, il faut en avoir pour être prêt à revivre ça à l'infini, sans jamais s'arrêter. 

Chaque décision que prend John David Washington Aka The Protagonist, dont la performance à l'écran m'a impressionnée, est une décision culottée, parfois risquée, souvent de plus en plus rock en Roll mais résolument héroïque.

Tel le héro de Christopher Nolan, The Protagonist ne lâche rien. Il est "une arme, une force qu'il faut lui reconnaître" comme dit lui-même l'acteur quand il parle de son rôle. Mieux encore, The Protagonist c'est "la postérité". Evidemment, puisque c'est à elle que le réalisateur s'adresse.


Transcendance (2014) : quand le futur se fait théorie farfelue et nanotechnologie.




Passons dès maintenant le moment où je vous dis que ce film appartient au genre de la science fiction, qu’il traite du sujet tellement accrocheur de l’intelligence artificielle, sur fond d’histoire d’amour. Parce que pour ça, il suffit de voir la bande annonce (voire même l'affiche).

À LIRE : Ces films qui sont entièrement spoilés dans la bande annonce.

C’est aussi un film extrêmement critiqué sur SensCritique (Ma Bible) et que les internautes ont pas mal critiqué.

Bref, j'arrive avec mes gros sabots parce que pour moi, avant tout, Transcendance est un film qui pose des intentions filmiques claires qui aboutissent à des questionnements concrets et des raisonnements provoqués, on aboutit à une proposition de réponse correcte et crédible.

Bref, le film va au bout des choses. Mais c'est juste mon avis. N'empêche que c'est important.




  • Le postulat selon lequel chacun aspire à la transcendance



Ce point de départ est le coeur des 20 premières minutes. Inutile de vous dire que des philosophes ont suffisamment théorisé l’idée pour m'éviter que je vous bassine avec des idées philosophiques qui ne seront même pas de moi. Et en plus, c’est du cinéma, pas de la philo, sinon je vous proposerai un bouquin à la place. Ou La Bible (= Wikipédia).

Non, c’est bien du cinéma et on partira, comme le réalisateur, du fait, que OUI, chacun, s’il avait la possibilité, aimerait bien être un peu au-dessus de tout le monde. Au dessus des lois, au dessus des hommes, au dessus des postulats, des morales et des valeurs. Même si c’est deux minutes. Pour faire le Bien, pour faire le Mal ou peut-être juste pour voir ce que ça fait de se sentir omnipotent et/ou hors de portée.



  • Existence, altérité, transcendance ou un nouvel existentialisme.



Ici, bien sûr, Will y accède, à cette transcendance. Il y est bel et bien. Sa transcendance s'accompagne d'une omnipotence totale. Il est partout, dans tout, et touche à tout. 



De là bien sûr, se pose les problèmes traditionnels, bien évoqués dans le film par l’intermédiaire du personnage de Max : la machine est elle au service de Will, respecte-t-elle les volontés de cet homme? ou Will a -t-il été happé par le système afin de servir une volonté numérique dérivée du data importé de son être?


Autrement dit : Will existe t il encore ou es ce que la machine a pris le data et les donnés logicielles pour en faire quelque chose d’autre?
A quel moment s’arrête la volonté de Will, à quel moment commence l’intervention de la machine?

Es ce que cela ne met pas chacun d'entre nous en danger?

Dès lors, le film dépasse le simple scénario de science fiction, la simple histoire d’amour, il s’agit bel et bien d’existentialisme et de remise en question de la valeur accordée à la technologie.


Le résultat est réussi : le spectateur est tenu en haleine, happé, parce qu’il ne s’agit plus uniquement de se poser la question de l'existence de Will, qui semble être prouvée à plusieurs reprises, non, la question qui se pose c'est bien : qu'es ce qui est Will, qu'es ce qui est autre, et qu'es ce qui n'est pas Will.

Chaque action doit être pesée dans la balance pour connaitre le pour, le contre et savoir QUI a pu faire cette action. Evidemment, certaines décisions de l'IA seront humaines, d'autres apparaitront franchement horribles.

De là, le scénario et le montage des séquences se met au service total de cette idée : chaque action bénéfique de Will aura ainsi un pendant négatif qui suit aussitôt. Son influence devient internationale, il manipule tous les marchés, il est omnipotent (éthiquement mauvais), et en contre partie permet de combattre le crime, la maladie, la souffrance (décision humaine, pleine de compassion, et comme le précise Joseph - Morgan Freeman : la machine ne connait pas le Bien, le Mal, et la compassion).
Autre exemple : la ville de brightwood. Will va créer de l'emploi dans une ville qui meurt, il fait renaitre une économie à un endroit qui mourrait, MAIS, tout en détruisant une partie de la liberté de chacun des habitants.

Cette ambivalence entre « exister » et « être mais autrement » est réellement ce qui est le coeur de l’histoire, et se cristallise dans l'ambiguité du personnage de Will, ses actions, ses extrêmes. Sans cesse se posera donc cette question : es ce qu'il EST? es ce qu'il n'EST PAS? es ce qu'il A CHANGÉ?

ou commence seulement le Bien, ou commence le Mal et que fait réellement Will : le Bien ou le Mal?


  • Le cinéma de l'ultra-réel



Finalement, la question déterminante sera celle-ci : quelle est la valeur de la vie? qu'es ce qui permet de déterminer que l'Homme vaudrait mieux que cette intelligence artificielle et qu'es ce qui permet de dire que ce n'est pas non plus du meurtre de la tuer?



La réponse que nous donne l’intelligence artificielle Will est la suivante : s’il change le monde, s’il fait payer un prix fort, c’est finalement parce qu’il veut être avec une seule personne : sa femme. Il veut un monde meilleur pour elle, non pas parce qu’il croit que changer le monde est nécessaire, mais parce qu’elle le veut. Lui, il voulait juste le comprendre (il le dit lors de la conférence au début). Or, ce choix s’est posé à lui, et pas à elle : il est devenu cette intelligence omnipotente, capable de TOUT faire : va t il faire le Bien, va t il faire le mal ou rester inactif et juste « chercher à comprendre ». Will aime désespérément sa femme, et il va faire ce qu’il pense qu’elle aurait fait : changer le monde, parce qu'il lui fait énormément confiance.

Pour résumer donc, Will ne fait tout ce qu’il fait que parce qu’il aspire à être et respecter les valeurs d’Evelyn. Et Evelyn lui a toujours dit qu’elle voulait améliorer le monde.





Plus généralement, la réponse aux intentions posées par le réalisateur sera que d’une certaine manière, la transcendance réside peut-être dans les choses les plus simples, les choses qui ont pour nous une réelle valeur. Exister d’accord, être transcendé d’accord, mais uniquement si on ne perd pas de vue l’essentiel : l'humain est une créature pleine de sentiments, or une créature transcendée au satut de demi-dieu comme Will est au-dessus même du Bien du Mal, puisque ses desseins eux-mêmes nous dépassent.

L'homme transcendé est Absolu, c'est à dire qu'il n'a besoin de rien ni personne pour exister, et son existence indépendante et inconditionnelle fait de lui un être total qui trouve sa raison d'être en lui-même. Il est Universel et à la fois Unique, Un et Tout en même temps. Et dans cet état de Transcendance, en se suffisant à lui-même, il atteint l'ataraxie, et peut-être même, le Bonheur.




Alors, Ok, scientifiquement, il y a certainement des trous, mais là-dessus je ne pense pas que le cinéma soit une vitrine de la science, on peut aussi lire les rapports de la NASA si on est intéressé.

Cinématographiquement, le scénario a peu de choses originales, et certains acteurs sont dangereusement sous exploités : Morgan Freeman a un rôle pitoyablement passif, le génialissime Cillian Murphy a été remisé au placard pour "appeler Washington", l'actrice qui joue Bree et son organisation se révèlent totalement inaptes et inactives (de toute façon elle était tellement mal coiffée celle-là, et puis avec un nom comme ça...).



En revanche, il a beaucoup été reproché au film de copier Matrix, et évidemment d'une certaine façon oui, puisqu'on parle d'Intelligence Artificielle. La différence c'est que Will est réel, il est rationnel et non pas révé comme tout ce qui est dans la matrice. Grosse différence qui permet au film de décoller.



D'un point de vue visuel, disons que Wally Pfister a la particularité d'avoir été avant transcendance directeur de la photographie pour de nombreux films de Christopher Nolan, Braquage à l'italienne de Gary Gray, mais aussi le stratège de Bennett Miller. Donc, de vous à moi, ce mec s'y connaît en films visuels. C'est très très beau.

Mais, d'un point de vue des intentions du réalisateur, il va jusqu'au bout de son idée : ceci n'est pas un film d'action, c'est un drame, un thriller qui exploite une théorie de science fiction. Du coup, personnellement j'aime assez.

Quand on y pense, la théorie est farfelue, mais ici, elle est présentée de telle manière qu'elle est presque séduisante. Presque.

  À lire : Théories SF farfelues : http://dailygeekshow.com/2014/06/27/theorie-farfelue/


  À savoir : Transcendance, thriller SF de Wally Pfister

avec Johnny Depp, Rebecca Hall, Paul Betany, Cillian Murphy, Morgan Freeman, Clifton Collins Jr.

sorti le 25 juin 2014 en France.

-> Par ici pour la bande annonce spoilante ;) : https://www.youtube.com/watch?v=rxyBbvrlLx0


Lost Girl - review saison 4



J'avais commencé cette série en pensant "je veux une série pas prise de tête", et la première saison correspond totalement à ce que je voulais : un truc fantastique, avec des créatures bizarres, un peu de surjeu du côté des acteurs, et une intrigue bien calé qui tourne parce que c'est pas compliqué

En bref, 
Bo est une jeune femme succube élevée par des parents adoptifs humains dans la complète ignorance des traditions de son peuple, les Fées. En fuite depuis des années, incapable d'assumer son mode d'alimentation (elle se nourrit de l'énergie sexuelle des humains, causant leur mort car elle n'a pas appris à maîtriser ce don), elle finit par entrer en contact avec la société des siens. Celle-ci est divisée en deux clans : les Fées de la Lumière et les Fées de l'Ombre. Toutefois, Bo refuse de choisir un camp, bien qu'elle soit devenue très proche de Dyson, un lycanthrope de la Lumière. Elle reste donc neutre et s'installe comme détective privée, elle intervient dans des affaires liées aux deux camps, avec l'aide de son amie : Kenzi, une jeune humaine aux tendances kleptomanes.

SAISON 1

La saison 1 se base surtout sur les investigations de Bo et de Kenzi dans le monde des fées, en quête d'éternelle justice et de balance entre les deux mondes (et quelque part ça arrange pas mal de gens d'avoir quelqu'un qui puisse se déplacer selon son bon vouloir dans les deux camps). Bo a donc une image simple de justicière façon Sherlock Holmes accompagnée de son cher Watson AKA la jeune Kenzi fan de chaussures (un argument pour moi pour regarder cette série, qui suit totalement dingue de chaussures)

SAISON 2

Bo prend plus part à la vie du camp des fées de la lumière, après que leur protecteur soit en difficulté, le camp est donc affaibli. Finalement, "THE ASH" (ça se traduit le frêne en français mais on va garder le terme anglais, ça claque un peu plus...) meurt, et son ami Hale va devenir The Ash a son tour. Comme c'est son pote, elle délaisse un peu la Morrigan, qui elle est moins cool et va aider Hale a affirmer son pouvoir encore faible. Il y a aussi l'arrivée de Sexy Doctor Lauren, qui va donner du piquant à ses relations, parce que Bo étant une énorme Nympho (bah ouais, Succube = se nourrit des envies sexuelles des gens = ALLÔ ! ). L'action décolle un peu avec le grand méchant Garuda, qui est un peu le méchant le plus cool et le plus méchant qu'on a croisé jusqu'alors. 

SAISON 3 

Bo, officiellement maquée avec Sexy Doctor Lauren, enquête toujours par monts et par vauts, 

En réalité, la saison trois avait carrément décollé cette série au statut de "un peu plus que juste de la merde", et j'avais même réussi à arriver au point de "j'ai du mal à en décoller".
La saison 4, franchement, j'étais déçue : beaucoup de parlotte avant, comme quoi ça allait être super. Je vous cache pas que je viens de finir l'épisode 10 de la saison, et je trouve que seulement là, avec peut-être l'épisode d'avant, il se passe réellement quelque chose. L'intrigue avec le Wanderer est pas mal, mais il fallait qu'elle fonce, au lieu de tergiverser pendant 8 épisodes comme elle l'a fait.
Bref, ma seule déception, c'est le début de la saison 4, un peu mou.

Sinon, cette série rentre pour moi dans la catégorie des séries qui ne payent pas de mine au début (du type Teen Wolf, qui reste pour moi un truc que j'ai commencé en mode "je voulais une série de merde), et prennent en force et se développe avec panache au fur et à mesure (en fait, c'est de la merde, mais pas tant que ça, parce que j'accroche bien), cela principalement parce que l'équipe adore, et ça se voit quand ils font des interviews ensemble : ils adorent leur boulot, et ils adorent leurs collègues.

Alors, forcément, quand du côté de l'équipe il y a autant de bonheur, ça retentit un peu sur le reste.
Donc, Lost girl, une bonne surprise de mon côté. Et peut-être quand même un plaisir coupable.




NEW SERIES - True Detective S01E01 - review

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Le premier épisode de True Detective frappe fort. Pour résumer, très vite, ce qu'il se passe dans la série :
Hart et Rust sont deux flics en 1995. Rust est un fumeur pessimiste invétéré qui noie son désamour de lui-même et de l'humanité dans son travail, parce qu'il n'a pas le cran de se tuer lui-même, comme il l'explique, et aussi parce qu'il est bon dans ce qu'il fait. Hart est un père de famille et en bon père de famille avec un QI sensiblement inférieur à celui de Rust, il flippe un peu quand Rust sort ses grandes théories sur la nature humaine. Ce mec est sombre, réellement sombre, et Hart fait partie de cette large majorité de personnes qui détestent les gens sombres parce que c'est soit trop dur à supporter, soit trop vrai, soit incompréhensible, dans tous les cas c'est flippant. En 1995, ils ont résolu une affaire étrange mélant métaphysique, psychose et crimes en séries, qui semble être réouverte 10 ans après parce qu'un nouveau crime est commis, exactement dans le même genre. On fait appel aux deux flics qui ont arrêté le méta-psychotique en question pour revoir avec eux toute l'affaire. Aucun des deux n'est plus flic en 2012. 


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UNE SERIE EFFICACE


D'abord, elle l'est, par son générique. Je ne vous fais pas le détail du générique, mais c'est réellement un morceau de pur bonheur à regarder! (Checkez les images !)

Bien construit, bien monté, et super complet, parce qu'il pose déjà les idées essentielles qui vont sûrement être le coeur de la série, on s'en doute.


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La métaphysique, l'esprit, le corps et leur cortège de thèmes dérivés : la douleur, les émotions, le sexe, les passions, la religion, ...

Le tout dans un cadre très industriel, une petite ville d'un état américain perdu, qui promet d'être glauque, sombre, et tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Bref, les États-Unis, avec ses putes, ses terrains vagues et ses grandes usines, ses cowboys et son attachement à la religion, ainsi que l'importance de la nature humaine.


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Des problématiques très larges, un peu glauques, mais qui restent complexes à traiter.

En effet, comment traiter la métaphysique sans être totalement incompréhensibles, et comment la traiter sans être complétement spitiueux?
La réponse, c'est True Detective. On peut parler d'un sujet complexe comme la transcendance et être parfaitement accessible, si si, et réussir à ne pas se faire passer pour un accro à l'eau bénite.


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UNE SERIE QUI COMMENCE COMME N'IMPORTE QUELLE SERIE POLICIERE AMERICAINE


Deux flics, l'un venant du texas (on fait difficilement plus couillus que l'image des texans, pourtant, Rust n'est pas vraiment un mec "couillu" au premier abord, malgré son allure de "lone wolf" qui rappelle un peu les cowboys), et l'autre, un père de famille beaucoup moins intelligent, beaucoup moins pessimiste (mais c'est pas dur dans les deux cas, Rust est extremement intelligent et vraiment un pur pessimiste).


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Comme tous les gens un peu trop intelligent dans les séries (regardez l'héroine de Homeland) il a aussi des gros soucis pour DORMIR, ou ne serai-ce que VIVRE normalement (ça rappelle un peu aussi l'héroine de The Bridge -US-, The Tunnel pour le remake français/anglais, j'ai pas vu la version suédoise...). Bref, Rust est un homme un peu cassé, et surtout vraiment blasé, qui a des idées noires et qui n'est vraiment pas de bonne compagnie. On a l'impression qu'il va se suicider entre nos doigts, ou nous foutre dans son abyme de déprime avec lui. Pas joyeux, même s'il a la classe.


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Alors, on est d'accord, Hart et Rust (Woody Harrelson and Matthew McConaughey), pourraient être les personnages de n'importe quelle série, de n'importe quelle intrigue américaine avec deux flics, mais ce n'est pas sur les personnages que le réalisateur a parié, mais bien sur le matériau même de l'intrigue, et ça fait plaisir. Attendez, je vous explique pourquoi.



UNE SERIE QUI ZOOME SUR L'ACTION, ET DEMANDE PLUS AU SPECTATEUR 



La plupart des séries aujourd'hui font grand cas des caractères. Avec la grande mode du syndrome d'Asperger aujourd'hui appliqué à tout le monde, c'est une myriade d'autiste que nous pouvons regarder évoluer autour de nous : entre Homeland et sa folle à lier (on a toujours de quoi faire des épisodes même quand elle est virée de la CIA, parce qu'avec sa personnalité, il y a de quoi faire), The Bridge et The Tunnel qui tapent pas mal haut dans les personnalités aussi, et puis toutes les myriades de séries ou on zoome désormais plus sur le caractère que l'intrigue en elle-même (toutes les séries avec des robots, du type Almost Humans, Real Humans, et toutes les séries policières ou d'action qui deviennent maintenant le portrait d'un flic ou du héros, Falco, Continuum, Arrow, Beauty And The Beast, j'en passe, j'en passe ... - je ne vous sers pas les séries comiques parce que dans ce registre c'est plus justifié à mon goût, ni les séries thriller qui se basent forcément sur des personnalités pour faire avancer l'intrigue comme The Escape Artist, Helix, ...).

True Detective sort définitivement de ce schéma. En tout cas je le crois :

- le personnage de Hart n'est pas un personnage hyper intéressant dans le sens ou il reprend l'image de l'américain moyen,

- le personnage de Rust est plus complexe, mais finalement, c'est surtout un gros pessimiste, qui n'a jamais eu le courage de se flinguer par lui-même, comme il le confie à Hart.


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Ce rejet de l'importance des personnages se matérialise par plusieurs choses :

  • on ne sait pas leurs noms avant un certain moment, 
  • on ne connait pas le visage du partenaire de Hart avant un certain moment, il est de dos quand il en parle et que le réalisateur en profite pour faire un flashback (premières minutes de l'épisode 1)
  • les personnages sont vus au départ du point de vue des deux enquêteurs qui sont là en 2012, ils ont donc 17 ans de plus que le moment où l'action s'est déroulée. 

Cette façon de projeter le passé via le futur comme un flashback minimise totalement les personnages : ils ont eu un rôle important il y a dix ans, mais maintenant ils ne font même plus ce boulot là, ils ont changé, un peu (chapeau sur le jeu d'acteur : arriver à se jouer aussi facilement plus vieux, pas évident !).

On sait donc que ce n'est pas la place des personnages ou leurs interactions qui vont nous intéresser (bon, on est dans une série, on va forcement y toucher un peu a un moment) mais ce sont principalement les FAITS.

Es ce que cette phrase vous fait aussi plaisir qu'à moi? Enfin quelque chose de concret !

Dès lors, True Detective laisse une place totale aux événements, et leur remise en question. Beaucoup plus interessant qu'un zoom bidon sur le mec qui a la goutte et son acolyte.

En revanche, elle demande au spectateur d'être beaucoup plus actif, puisqu'en nous minimisant l'importance des personnages et en nous impliquant directement dans l'action, nous sommes à la manière des deux détectives de 2012 des enquêteurs, nous revenons sur les faits, nous les redécouvrons, et nous menons l'enquête de nouveau. Il est donc sous-entendu que nous devons portez attention à chaque détail, chaque petite chose, à la manière de Rust avec son carnet. La seule importance qui leur est accordée finalement, c'est qu'ils savent déjà tout en 2012, et pour cela, Rust peut se permettre d'envoyer ses ex-collègues lui payer un pack de bière alors qu'il est en interrogatoire.


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UNE SÉRIE BIEN MONTÉE : LE BONHEUR POUR LES YEUX.


Peu de choses, finalement dans ce permier épisode au niveau de l'intrigue, et encore moins au niveau des personnages, mais j'ai déjà évoqué les priorités de l'équipe sur cette série.

En revanche, True Detective nous montre quelques plans vraiment réussis, vraiment beaux, et vraiment bien faits. Chaque chose semble être une pièce de puzzle, un élément qui s'imbrique avec ce qu'ils nous racontent en 2012. J'attends la suite avec forts trépignements.
Moi, je vous dis, cette série va nous tenir en haleine pendant un moment.

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New Series ! Helix - S01E01 - review

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Wikipedia, "Helix (série Télévisée)" : 

"C'est un dark thriller de 13 épisodes racontant les aventures d'une équipe de scientifiques dans une base de l'Arctique. Ils enquêtent sur la possible éruption d'une épidémie catastrophique pour l'humanité et se retrouvent eux-même à se battre pour leur survie. 
Helix serait une référence à la double hélice de l'ADN."

Je viens de finir l'épisode 1 de la saison 1, qui est sorti hier. Alors d'abord, honnêtement, j'ai adoré. Littéralement.  La série est prenante, bien menée, et bien tournée dès le premier épisode. Le casting est bon, les acteurs correspondent bien aux personnages et jouent vraiment bien. 

Bon, alors c'est parti : concrètement, pourquoi c'est bien? 

CADRE 


Helix est un thriller mais le genre repose uniquement sur des procédés simples mais très bien exploités. Le résultat est indéniable, vous serez dedans.


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   - D'abord le contexte spatio-temporel : 
un centre de recherche au pôle Nord, coincé au milieu de la glace et de la neige. Ouais, moi aussi je trouve que ça a l'air d'un truc de la NASA mais non.

Ajoutez à cela son architecture ronde (pas de coins donc, pas d'échappatoires possible), le fait que le niveau où ils sont coincés est encore enfouis dans le sol sous des niveau et des niveaux de labos, et le fait qu'ils aient dû fermer le niveau pour éviter toute contagion aux niveaux supérieurs, et vous avez un super huis clos bien angoissant. 
Imaginez un peu le cadre, il y a de quoi devenir dingue rien qu'en l'expliquant. 
À l'extérieur, dans la neige, on découvre des choses étranges, qui laissent des indices étranges et laisse penser que ce centre de recherche n'est pas clean. Parce qu'il ne l'est pas. Ce n'est que le début. 

   - ensuite il y a toute cette philosophie autour de ce que font nos héros du CDC, permise par le mentor, Alan : ce sont des scientifiques, ils sont impliqués dans leur travail, le mot "sacrifice" revient comme une ritournelle et les distractions semblent être interdites dans ce travail. La distraction, c'est le danger que semble craindre Hatake, le directeur de recherche. C'est ce qu'il aime dans le pôle : l'absence de distraction. AKA le manque d'échappatoire aussi.

Oui, vous avez deviné, cette sphère ronde est clairement de mauvais augure et Helix n'est clairement pas la série comique de l'année. 


PERSONNAGES 

Alors,  petit tableau des personnages : 

On a le scientifique, Alan Farragut, le pilier de l'intrigue. Un homme passionné par son travail, plutôt bien conservé, et qui a visiblement des vues sur une de ses élèves, qui a le mérite d'être aussi excellente que possible en plus de n'être pas laide du tout. Il est impliqué dans son travail, soigné, et derrière son allure de mentor cool, il est aussi parfaitement à même de montrer les enjeux. 



Son élève, Sarah Jordan, une blonde qui a l'air d'avoir 15 ans quand elle en a 26, va le suivre au Pôle Nord pour une mission de terrain lorsque l'ex-femme de Farragut vient le prévenir que Peter, le frère d'Alan (avec qui elle l'a trompé) vient de contracter un nouveau virus. 

Le virus est aggressif, Peter est entre la vie et la mort, la situation est d'un froid glacial entre les deux ex, Alan semble osciller entre la volonté de foutre un pain à tout le monde parce qu'il se retrouve à essayer de sauver son frère avec son ex-femme (dont il est encore amoureux, évidemment, ce serait trop simple), et de vouloir s'enterrer dans la neige devant le centre de recherches. Mais comme c'est Alan Farragut et que vous l'avez compris, c'est un peu le Chuck Norris of the virus, il gère. 



Son ex, une brune impulsive et franche, semble encore se punir d'avoir fait subir cela à son ex-mari. Mais elle est la meilleure, alors elle aussi elle gère la pression, parce qu'elle est un peu WonderWoman elle-même.  
Avec eux, Doreen, la scientifique qui n'a peur de pas grand chose, qui est bien débonnaire au milieu de tout cela et qui semble elle, ravie d'être dans un des plus grands centre de recherche du monde. 



Bref, une équipe de warriors prêts à tout, un virus hyper dangereux, inexpliqué, hum.... même pas peur. 



Reste le directeur de recherche, obsédé par le besoin d'être impliqué, de ne pas se détourner, de ne pas être distrait, et qui semble cacher un truc pas net. Il en sait plus que tout le monde sur ce qui se trame, mais il ne dit rien, et il fait comme s'il ne savait pas, et on ignore jusqu'à quel point cela est vrai. Visiblement il répond à des ordres qui vient de bien bien haut, mais on ignore d'où ça vient exactement. Qui es ce qui peut bien faire la loi au Pôle Nord?

On sait ainsi qu'il cache une mutation, qui se manifeste au niveau de ces pupilles, tandis que le dernier membre de l'équipe, le major Sergio Baselleros, lui, semble avoir une mutation d'une autre sorte, mais on ignore quoi. 



Hatake semble aussi en pincer un brin pour la jolie brune, Julia, et il sera toujours celui qui lui rappellera les détails désagréables de sa vie (histoire que pour elle aussi, le mélange entre personnel et professionnel soit net).


UN HUIS CLOS ETOUFFANT : des zombies extralucides.

Le secret, celui de Hatake, ainsi que celui du major, semble cacher un secret bien plus lourd, au coeur même du centre de recherches. Toutes personnes qui vont être contaminées, des chercheurs, vont parler d'une pièce blanche, et cette pièce semble les terrifier. C'est d'ailleurs la seule chose que Peter dira de tout l'épisode.

La peur, c'est ce qui ressort de cet épisode. Les personnes contaminées sont terrifiées. Elles ne savent pas précisément ce qui leur arrivent, elles savent juste qu'elles ont fait une erreur en faisant ces études (dont on ne sait rien). Ils savent aussi que le CDC ne peut pas faire grand chose, ils ont joué à se prendre pour Dieu et voilà le résultat : une mutation que personne ne pige.

Le problème, c'est qu'il semble que tout cela réponde à plus haut placé, un complot plus important que personne ne comprend, parce que le CDC n'a pas le temps de s'en occuper. Tout le monde au CDC chercher à trouver une solution à ce virus mais très vite, nous comprenons, en tant que spectateur, qu'il y a beaucoup plus. Ce virus implique autre chose. Visiblement, certaines personnes ont menti à d'autres. On sait que Hatake en sait plus qu'il ne le dit. Et le CDC ne sait rien à propos du major, visiblement mutant aussi. Ce savoir que nous avons en plus qu'eux nous empêche de plonger du côté de la peur et semble nous laisser en proie à une énorme tension : y a t il quelque chose? 

Mais d'autres éléments semblent étranges  : l'histoire des singes, qui ne devraient pas exister, et qu'on retrouve à l'extérieur, l'histoire de la chambre blanche, les expériences sur lesquelles on ne sait rien, le virus qui semble n'exister nulle part et les capacités de façon évidente exceptionnelle qu'ils semble attribuer aux contaminés. On ne peut s'empêcher de penser à des mutants, des zombies : leur allure, les yeux injectés de sang et leur peau blafarde sous laquelle chaque veine semble aussi noire que gonflée, n'en est pas éloignée.

Reste les pupilles BLANCHES de Hatake, qui différent de celles de Peter, et l'évidente extralucidité des contaminés. Leur paranoïa aussi. ils semblent obsédés par le mensonge, le rejet et les deux créent chez eux une montée de colère et de peur qui abouti à une tentative de contamination. Le mode de Contamination d'ailleurs absolument crado (et vas-y que je te crache du sang dans la bouche) que les scientifiques contaminés vont même comparer à une sensation de viol. À cela s'ajoute une nécessité ABSOLUE de contaminer l'autre, ce qui fait que le virus diffère d'une simple rage.

Ce qui va venir? Certainement une marée de Peter qui vont vouloir absolument contaminer les autres. 

Un virus donc extrêment bizarre? Une sorte de World War Z mais avec l'extra-lucidité ? Vous pensez la même chose? Cette série va être géniale. 

Une théorie du complot, le "run like hell" que Peter semble laisser partout, l'aspect étrange la peur partout, le mensonge, pfff... trop de thèmes qui arrivent rien que dans ce premier épisode. On attend donc la suite avec impatience, cela promet d'être riche et plein de rebondissements. 

NEW SERIES - Peaky Blinders



Peaky Blinders est une série qui commence à dans une ville sale, en Angleterre. Arrière plan de Nick Cave et ses mauvaises graines, blues, rock, de la musique qui sent la fumée de cigarette et les bouteilles de whisky. Ca tombe bien, c'est exactement l'ambiance. 


LES TRUANDS 




Un homme passe. Cet homme, c'est Cillian Murphy. Il est évoqué pour la première  fois par un chinois comme "they asked for...". Ce "they", c'est lui. Il represente plein de monde. Il a du pouvoir. C'est pas pour rien s'il prend toute la place à l'écran. Et quand il ouvre sa bouche, il faut être un mec pour ne pas comprendre que c'est érotique. Au cas où vous êtes à la ramasse, la bande son, c'est Nick Cave and The Bad Seeds, et ça aussi ça fait rêver. Presque autant que Cillian Murphy.

Thomas Shelby, oui, parce que c'est de lui qu'il s'agit, fait partie d'une sorte de gang, les "Peaky Blinders" qui ont pour réputation de couper les langues et les oreilles avec des lames de rasoir qu'ils cachent dans leurs casquettes. 
Ils s'occupent aussi des paris de certaines courses de chevaux. Et ils ont tous fait la guerre. Oui, il fait rêver. Les communistes aussi font rêver les gens. Et oui, parce que le meilleur ami du truand est communiste. C'est un gentil quelque part. 

"the only difference between you and me, Freddie, is that sometimes, my horses stand a chance of winning"



Au début de la série, une jeune femme chinoise jette un sort au cheval de Thomas Shelby. Ne vous faites aucune illusion. C'est à vous qu'elle jette un sort.


LE FLIC



Le flic, c'est lui qui prend toute la place après. Le flic, le bandit et le pub, où le bandit commande et c'est "pour la maison", comme pour tout ce qu'il fait : le centre de la série est posé. Attention, Thomas Shelby ne commande pas une bière, mais une bouteille de Whiskey. On serait aux USA au temps de la prohibition qu'il commanderait de l'alcool à 90° s'il n'y avait que ça et il ne tanguerait pas. 

De tout façon quand on entre quelque part en ouvrant les deux portes de l'entrée, c'est soit qu'on est chez soi et on veut le signaler, soir on est un rageux, soit on est obèse. Et les deux dernières catégories ne sont pas négociables, c'est L'Angleterre, là, les mecs.




Un autre personnage : La tante. magistrale. Toujours vraie, toujours droite, le ciment de la famille. Si elle n'était pas là, les Peaky Blinders serait une bande de mecs sans couilles. Elle cadre un peu tout le monde et rappelle à l'ordre ceux qui déraillent. Elle aime, elle protège, elle materne, elle engueule, et elle prie pour tout le monde. Le ciment je vous dis. 




Les Shelby sont crédules. Ada croit au bonheur avec son communiste, et elle s'imagine un petit paradis avec lui, et finalement, elle finit dans le même rôle que la tante Polly : elle l'attend à la maison, et un jour, elle pète un cable. Elle arrive alors que tout le monde va s'entretuer, et s'interpose. 

Harry, c'est l'alcolo rêveur, le jeune homme qui n'a pas grandi en fait, qui a toujours 10 ans dans sa tête, presque autant que le petit dernier qui veut juste faire "comme Thomas". Comme d'habitude, c'est Thomas qui récupère les pots cassés : pour le petit comme pour le plus vieux. 

L'autre frère, il a déjà plusieurs enfants, et besoin desesperement d'une femme pour s'en occuper. Evidemment, c'est Thomas qui s'en occupe. il lui trouve la femme de sa vie. 

Les Shelby font leurs réunions de famille pour tout. "Family meeting". LE ciment je vous dis. Tous réunis ensemble dans l'adversité. Toujours. Avec leurs lames de rasoir, leurs casquettes, leurs cigarettes et leur whiskey à 12h, leur impossibilité à supporter la vie à cause de la guerre et leurs angoisses que chacun soigne de son côté, mais comme c'est une famille en fait tout le monde est au courant. 


Mais la vérité, c'est que les vrais réunions de famille se tiennent à l'église. C'est là que ce font les révélations se font. Tante Polly dira elle même : "God and Aunt Polly Are Listening".  Le business avec les fusils? A l'église. L'entretien d'embauche de la fille que Thomas commence à beaucoup trop apprécier? À l'église. 




LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND.














Element supplémentaire : la jeune fille qui arrive. Celle-là, elle s'appelle Grace. yes, vous l'avez deviné, c'est la jeune fille qui va tout déclencher. Elle demande du boulot là où personne ne devrait lui en donner, elle est bien trop gentille, trop belle et chante trop bien. La brutasse flic et le truant de Shelby vont tomber amoureux d'elle. Les deux !
Pourtant, la première fois qu'il la voit, il lui demande si elle est une prostituée. La classe, Shelby. 



Bonjour, on a fait un tour chez Sergio Leone. La bande son colle. Nick Cave, c'est un peu un cowboy. 





Finalement, la brute n'est pas si dur à cuire que cela, notamment quand il faut trouver la fille et qu'elle est avec le truand, et le truand n'est pas imperméable. Il est même vraiment endommagé par la guerre. 

Surtout, "le bon", la petite blonde n'est certainement pas aussi innocente que prévue. En réalité, elle travaille pour la brute. POUAH la salope ! et sa mission? 
Amadouer le truand, pour aider l'autre, qui en pince pour elle, à démonter les Peaky Blinders.


EIN SCANDAL je vous dis.

SAuf que la brute a beau avoir la plus belle des organisations, le truand est de loin le plus intelligent.


On croit pourtant que c'est Grace qui va mener tout le monde en bâteau... Thomas est trop aveuglé par son amour, et le flic est pareil. De grands amoureux transis ces anglais. Mais, Grace va tomber amoureuse de Thomas. Et va aussi lui causer une part de ses ennuis. Elle va aussi ravager pas mal son coeur, ainsi que briser celui du Flic. Quelle salope. 

Mais, comme dans Sergio Leone, c'est le bon qui meurt, et le truand qui empoche l'or. La brute est juste laissée à son désespoir. Et le bon, meurt en silence.

Reste donc un nouveau face à face, entre le truand et la brute, promis pour la saison 2. Thomas va être officiellement brisé, et le flic aura tué la femme qu'il aime... 
Sauf s'il ne l'a pas fait! ( On aimerait tous. )

Saison 2 : CA VA EXPLOSER CHEZ LES COWBOYS ! 





NEW SERIES ! Intelligence (US) - S01E01 - review



Un homme, l'Himalaya, la douleur d'une séparation... Notre héro est un dur, et si dès les premières images vous en doutez, c'est que vous vivez sur Mars. Je sais ce que vous pensez et vous avez parfaitement raison : Intelligence est une série qui se centre autour d'un personnage bien américain, avec des thèmes bien récurrents et bien clichés.
Pourquoi pas après tout?




Bon, alors allons-y, parlons de ce premier épisode.



Gabriel est un super humain. Un super-humain parce qu'il a cette puce dans la tête qui le rend super-puissant. Il peut récréer des scènes entières en les projettant dans l'espace (et pour l'aspect plastique de la série, c'est un plus!), et retrouver des éléments importants. Littéralement, c'est un ordinateur, mais avec le point de vue d'un cerveau : il comprend les émotions, et il exploite les informations en les traitant de façon totalement autre qu'un ordinateur. Il comprend les événements aléatoires et les distinctions propres aux humains, puisqu'il en est un.



Mais comme chaque super-humain, il a aussi cette tendance à s'efforcer tellement fort à être un connard que même s'il est sensible quelque part, il finit par se faire passer pour un enfoiré auprès de tous les gens qui le rencontrent.

Ses ennemis ? Juste les chinois, les iraniens, les coréens, les russes, tous les autres ennemis habituels des états unis ... et lui-même. Vous commencez à avoir un portrait?

Imaginez l'arrivée d'une jeune femme qui va lui servir de bodyguard (évidemment, elle a plus de couilles que la plupart des mecs de la CIA du FBI et aussi à peu près toutes les organisations PATATI PATATA... elle a tué un mec quand elle était jeune.... bref, une dure à cuire qui sait ce que veut dire "avoir la dalle" et "killed on self defense"...) et devinez quoi? Elle est canon.



MAis Gabriel ne peut s'interesser à la petite dur à cuire parce que sa femme, à lui, est une ennemie de l'état. Non attendez... j'ai mieux... elle est quelque part, en couverture, et elle est tellement bonne que tout le monde pense qu'elle est morte et avant de mourir qu'elle a joué un rôle dans un énorme attentat. Gabriel, évidemment, est persuadée qu'elle est vivante. IL LE SAIT.


Dans ce premier épisode donc, relation avec le créateur, relation avec le technicien informatique de la puce, relation avec sa femme, bref, on met l'accent sur le fait que Gabriel est un super-ordinateur avec de super relations. il s'attache ce garcon, il est entouré, il est admiré, il est aimé ou détesté.



Une série qui croise science-fiction, pseudo psychologie, clichés et super-technologie... Evidemment le tout sur fond pro-américain.
Pour l'instant, je valide cette série et je vous la conseille, dans la mesure ou vous savez que ce ne sera pas le moment le plus spirituel de votre vie. Ou alors, si vous etiez fan de Lost et que vous aviez hate de retrouver le dur à cuire/un peu connard/débrouillard/un peu beau parleur/très dragueur/du bout de la plage de cette série.

À suivre donc...