Transcendance (2014) : quand le futur se fait théorie farfelue et nanotechnologie.




Passons dès maintenant le moment où je vous dis que ce film appartient au genre de la science fiction, qu’il traite du sujet tellement accrocheur de l’intelligence artificielle, sur fond d’histoire d’amour. Parce que pour ça, il suffit de voir la bande annonce (voire même l'affiche).

À LIRE : Ces films qui sont entièrement spoilés dans la bande annonce.

C’est aussi un film extrêmement critiqué sur SensCritique (Ma Bible) et que les internautes ont pas mal critiqué.

Bref, j'arrive avec mes gros sabots parce que pour moi, avant tout, Transcendance est un film qui pose des intentions filmiques claires qui aboutissent à des questionnements concrets et des raisonnements provoqués, on aboutit à une proposition de réponse correcte et crédible.

Bref, le film va au bout des choses. Mais c'est juste mon avis. N'empêche que c'est important.




  • Le postulat selon lequel chacun aspire à la transcendance



Ce point de départ est le coeur des 20 premières minutes. Inutile de vous dire que des philosophes ont suffisamment théorisé l’idée pour m'éviter que je vous bassine avec des idées philosophiques qui ne seront même pas de moi. Et en plus, c’est du cinéma, pas de la philo, sinon je vous proposerai un bouquin à la place. Ou La Bible (= Wikipédia).

Non, c’est bien du cinéma et on partira, comme le réalisateur, du fait, que OUI, chacun, s’il avait la possibilité, aimerait bien être un peu au-dessus de tout le monde. Au dessus des lois, au dessus des hommes, au dessus des postulats, des morales et des valeurs. Même si c’est deux minutes. Pour faire le Bien, pour faire le Mal ou peut-être juste pour voir ce que ça fait de se sentir omnipotent et/ou hors de portée.



  • Existence, altérité, transcendance ou un nouvel existentialisme.



Ici, bien sûr, Will y accède, à cette transcendance. Il y est bel et bien. Sa transcendance s'accompagne d'une omnipotence totale. Il est partout, dans tout, et touche à tout. 



De là bien sûr, se pose les problèmes traditionnels, bien évoqués dans le film par l’intermédiaire du personnage de Max : la machine est elle au service de Will, respecte-t-elle les volontés de cet homme? ou Will a -t-il été happé par le système afin de servir une volonté numérique dérivée du data importé de son être?


Autrement dit : Will existe t il encore ou es ce que la machine a pris le data et les donnés logicielles pour en faire quelque chose d’autre?
A quel moment s’arrête la volonté de Will, à quel moment commence l’intervention de la machine?

Es ce que cela ne met pas chacun d'entre nous en danger?

Dès lors, le film dépasse le simple scénario de science fiction, la simple histoire d’amour, il s’agit bel et bien d’existentialisme et de remise en question de la valeur accordée à la technologie.


Le résultat est réussi : le spectateur est tenu en haleine, happé, parce qu’il ne s’agit plus uniquement de se poser la question de l'existence de Will, qui semble être prouvée à plusieurs reprises, non, la question qui se pose c'est bien : qu'es ce qui est Will, qu'es ce qui est autre, et qu'es ce qui n'est pas Will.

Chaque action doit être pesée dans la balance pour connaitre le pour, le contre et savoir QUI a pu faire cette action. Evidemment, certaines décisions de l'IA seront humaines, d'autres apparaitront franchement horribles.

De là, le scénario et le montage des séquences se met au service total de cette idée : chaque action bénéfique de Will aura ainsi un pendant négatif qui suit aussitôt. Son influence devient internationale, il manipule tous les marchés, il est omnipotent (éthiquement mauvais), et en contre partie permet de combattre le crime, la maladie, la souffrance (décision humaine, pleine de compassion, et comme le précise Joseph - Morgan Freeman : la machine ne connait pas le Bien, le Mal, et la compassion).
Autre exemple : la ville de brightwood. Will va créer de l'emploi dans une ville qui meurt, il fait renaitre une économie à un endroit qui mourrait, MAIS, tout en détruisant une partie de la liberté de chacun des habitants.

Cette ambivalence entre « exister » et « être mais autrement » est réellement ce qui est le coeur de l’histoire, et se cristallise dans l'ambiguité du personnage de Will, ses actions, ses extrêmes. Sans cesse se posera donc cette question : es ce qu'il EST? es ce qu'il n'EST PAS? es ce qu'il A CHANGÉ?

ou commence seulement le Bien, ou commence le Mal et que fait réellement Will : le Bien ou le Mal?


  • Le cinéma de l'ultra-réel



Finalement, la question déterminante sera celle-ci : quelle est la valeur de la vie? qu'es ce qui permet de déterminer que l'Homme vaudrait mieux que cette intelligence artificielle et qu'es ce qui permet de dire que ce n'est pas non plus du meurtre de la tuer?



La réponse que nous donne l’intelligence artificielle Will est la suivante : s’il change le monde, s’il fait payer un prix fort, c’est finalement parce qu’il veut être avec une seule personne : sa femme. Il veut un monde meilleur pour elle, non pas parce qu’il croit que changer le monde est nécessaire, mais parce qu’elle le veut. Lui, il voulait juste le comprendre (il le dit lors de la conférence au début). Or, ce choix s’est posé à lui, et pas à elle : il est devenu cette intelligence omnipotente, capable de TOUT faire : va t il faire le Bien, va t il faire le mal ou rester inactif et juste « chercher à comprendre ». Will aime désespérément sa femme, et il va faire ce qu’il pense qu’elle aurait fait : changer le monde, parce qu'il lui fait énormément confiance.

Pour résumer donc, Will ne fait tout ce qu’il fait que parce qu’il aspire à être et respecter les valeurs d’Evelyn. Et Evelyn lui a toujours dit qu’elle voulait améliorer le monde.





Plus généralement, la réponse aux intentions posées par le réalisateur sera que d’une certaine manière, la transcendance réside peut-être dans les choses les plus simples, les choses qui ont pour nous une réelle valeur. Exister d’accord, être transcendé d’accord, mais uniquement si on ne perd pas de vue l’essentiel : l'humain est une créature pleine de sentiments, or une créature transcendée au satut de demi-dieu comme Will est au-dessus même du Bien du Mal, puisque ses desseins eux-mêmes nous dépassent.

L'homme transcendé est Absolu, c'est à dire qu'il n'a besoin de rien ni personne pour exister, et son existence indépendante et inconditionnelle fait de lui un être total qui trouve sa raison d'être en lui-même. Il est Universel et à la fois Unique, Un et Tout en même temps. Et dans cet état de Transcendance, en se suffisant à lui-même, il atteint l'ataraxie, et peut-être même, le Bonheur.




Alors, Ok, scientifiquement, il y a certainement des trous, mais là-dessus je ne pense pas que le cinéma soit une vitrine de la science, on peut aussi lire les rapports de la NASA si on est intéressé.

Cinématographiquement, le scénario a peu de choses originales, et certains acteurs sont dangereusement sous exploités : Morgan Freeman a un rôle pitoyablement passif, le génialissime Cillian Murphy a été remisé au placard pour "appeler Washington", l'actrice qui joue Bree et son organisation se révèlent totalement inaptes et inactives (de toute façon elle était tellement mal coiffée celle-là, et puis avec un nom comme ça...).



En revanche, il a beaucoup été reproché au film de copier Matrix, et évidemment d'une certaine façon oui, puisqu'on parle d'Intelligence Artificielle. La différence c'est que Will est réel, il est rationnel et non pas révé comme tout ce qui est dans la matrice. Grosse différence qui permet au film de décoller.



D'un point de vue visuel, disons que Wally Pfister a la particularité d'avoir été avant transcendance directeur de la photographie pour de nombreux films de Christopher Nolan, Braquage à l'italienne de Gary Gray, mais aussi le stratège de Bennett Miller. Donc, de vous à moi, ce mec s'y connaît en films visuels. C'est très très beau.

Mais, d'un point de vue des intentions du réalisateur, il va jusqu'au bout de son idée : ceci n'est pas un film d'action, c'est un drame, un thriller qui exploite une théorie de science fiction. Du coup, personnellement j'aime assez.

Quand on y pense, la théorie est farfelue, mais ici, elle est présentée de telle manière qu'elle est presque séduisante. Presque.

  À lire : Théories SF farfelues : http://dailygeekshow.com/2014/06/27/theorie-farfelue/


  À savoir : Transcendance, thriller SF de Wally Pfister

avec Johnny Depp, Rebecca Hall, Paul Betany, Cillian Murphy, Morgan Freeman, Clifton Collins Jr.

sorti le 25 juin 2014 en France.

-> Par ici pour la bande annonce spoilante ;) : https://www.youtube.com/watch?v=rxyBbvrlLx0


Lost Girl - review saison 4



J'avais commencé cette série en pensant "je veux une série pas prise de tête", et la première saison correspond totalement à ce que je voulais : un truc fantastique, avec des créatures bizarres, un peu de surjeu du côté des acteurs, et une intrigue bien calé qui tourne parce que c'est pas compliqué

En bref, 
Bo est une jeune femme succube élevée par des parents adoptifs humains dans la complète ignorance des traditions de son peuple, les Fées. En fuite depuis des années, incapable d'assumer son mode d'alimentation (elle se nourrit de l'énergie sexuelle des humains, causant leur mort car elle n'a pas appris à maîtriser ce don), elle finit par entrer en contact avec la société des siens. Celle-ci est divisée en deux clans : les Fées de la Lumière et les Fées de l'Ombre. Toutefois, Bo refuse de choisir un camp, bien qu'elle soit devenue très proche de Dyson, un lycanthrope de la Lumière. Elle reste donc neutre et s'installe comme détective privée, elle intervient dans des affaires liées aux deux camps, avec l'aide de son amie : Kenzi, une jeune humaine aux tendances kleptomanes.

SAISON 1

La saison 1 se base surtout sur les investigations de Bo et de Kenzi dans le monde des fées, en quête d'éternelle justice et de balance entre les deux mondes (et quelque part ça arrange pas mal de gens d'avoir quelqu'un qui puisse se déplacer selon son bon vouloir dans les deux camps). Bo a donc une image simple de justicière façon Sherlock Holmes accompagnée de son cher Watson AKA la jeune Kenzi fan de chaussures (un argument pour moi pour regarder cette série, qui suit totalement dingue de chaussures)

SAISON 2

Bo prend plus part à la vie du camp des fées de la lumière, après que leur protecteur soit en difficulté, le camp est donc affaibli. Finalement, "THE ASH" (ça se traduit le frêne en français mais on va garder le terme anglais, ça claque un peu plus...) meurt, et son ami Hale va devenir The Ash a son tour. Comme c'est son pote, elle délaisse un peu la Morrigan, qui elle est moins cool et va aider Hale a affirmer son pouvoir encore faible. Il y a aussi l'arrivée de Sexy Doctor Lauren, qui va donner du piquant à ses relations, parce que Bo étant une énorme Nympho (bah ouais, Succube = se nourrit des envies sexuelles des gens = ALLÔ ! ). L'action décolle un peu avec le grand méchant Garuda, qui est un peu le méchant le plus cool et le plus méchant qu'on a croisé jusqu'alors. 

SAISON 3 

Bo, officiellement maquée avec Sexy Doctor Lauren, enquête toujours par monts et par vauts, 

En réalité, la saison trois avait carrément décollé cette série au statut de "un peu plus que juste de la merde", et j'avais même réussi à arriver au point de "j'ai du mal à en décoller".
La saison 4, franchement, j'étais déçue : beaucoup de parlotte avant, comme quoi ça allait être super. Je vous cache pas que je viens de finir l'épisode 10 de la saison, et je trouve que seulement là, avec peut-être l'épisode d'avant, il se passe réellement quelque chose. L'intrigue avec le Wanderer est pas mal, mais il fallait qu'elle fonce, au lieu de tergiverser pendant 8 épisodes comme elle l'a fait.
Bref, ma seule déception, c'est le début de la saison 4, un peu mou.

Sinon, cette série rentre pour moi dans la catégorie des séries qui ne payent pas de mine au début (du type Teen Wolf, qui reste pour moi un truc que j'ai commencé en mode "je voulais une série de merde), et prennent en force et se développe avec panache au fur et à mesure (en fait, c'est de la merde, mais pas tant que ça, parce que j'accroche bien), cela principalement parce que l'équipe adore, et ça se voit quand ils font des interviews ensemble : ils adorent leur boulot, et ils adorent leurs collègues.

Alors, forcément, quand du côté de l'équipe il y a autant de bonheur, ça retentit un peu sur le reste.
Donc, Lost girl, une bonne surprise de mon côté. Et peut-être quand même un plaisir coupable.