NEW SERIES - True Detective S01E01 - review

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Le premier épisode de True Detective frappe fort. Pour résumer, très vite, ce qu'il se passe dans la série :
Hart et Rust sont deux flics en 1995. Rust est un fumeur pessimiste invétéré qui noie son désamour de lui-même et de l'humanité dans son travail, parce qu'il n'a pas le cran de se tuer lui-même, comme il l'explique, et aussi parce qu'il est bon dans ce qu'il fait. Hart est un père de famille et en bon père de famille avec un QI sensiblement inférieur à celui de Rust, il flippe un peu quand Rust sort ses grandes théories sur la nature humaine. Ce mec est sombre, réellement sombre, et Hart fait partie de cette large majorité de personnes qui détestent les gens sombres parce que c'est soit trop dur à supporter, soit trop vrai, soit incompréhensible, dans tous les cas c'est flippant. En 1995, ils ont résolu une affaire étrange mélant métaphysique, psychose et crimes en séries, qui semble être réouverte 10 ans après parce qu'un nouveau crime est commis, exactement dans le même genre. On fait appel aux deux flics qui ont arrêté le méta-psychotique en question pour revoir avec eux toute l'affaire. Aucun des deux n'est plus flic en 2012. 


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UNE SERIE EFFICACE


D'abord, elle l'est, par son générique. Je ne vous fais pas le détail du générique, mais c'est réellement un morceau de pur bonheur à regarder! (Checkez les images !)

Bien construit, bien monté, et super complet, parce qu'il pose déjà les idées essentielles qui vont sûrement être le coeur de la série, on s'en doute.


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La métaphysique, l'esprit, le corps et leur cortège de thèmes dérivés : la douleur, les émotions, le sexe, les passions, la religion, ...

Le tout dans un cadre très industriel, une petite ville d'un état américain perdu, qui promet d'être glauque, sombre, et tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Bref, les États-Unis, avec ses putes, ses terrains vagues et ses grandes usines, ses cowboys et son attachement à la religion, ainsi que l'importance de la nature humaine.


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Des problématiques très larges, un peu glauques, mais qui restent complexes à traiter.

En effet, comment traiter la métaphysique sans être totalement incompréhensibles, et comment la traiter sans être complétement spitiueux?
La réponse, c'est True Detective. On peut parler d'un sujet complexe comme la transcendance et être parfaitement accessible, si si, et réussir à ne pas se faire passer pour un accro à l'eau bénite.


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UNE SERIE QUI COMMENCE COMME N'IMPORTE QUELLE SERIE POLICIERE AMERICAINE


Deux flics, l'un venant du texas (on fait difficilement plus couillus que l'image des texans, pourtant, Rust n'est pas vraiment un mec "couillu" au premier abord, malgré son allure de "lone wolf" qui rappelle un peu les cowboys), et l'autre, un père de famille beaucoup moins intelligent, beaucoup moins pessimiste (mais c'est pas dur dans les deux cas, Rust est extremement intelligent et vraiment un pur pessimiste).


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Comme tous les gens un peu trop intelligent dans les séries (regardez l'héroine de Homeland) il a aussi des gros soucis pour DORMIR, ou ne serai-ce que VIVRE normalement (ça rappelle un peu aussi l'héroine de The Bridge -US-, The Tunnel pour le remake français/anglais, j'ai pas vu la version suédoise...). Bref, Rust est un homme un peu cassé, et surtout vraiment blasé, qui a des idées noires et qui n'est vraiment pas de bonne compagnie. On a l'impression qu'il va se suicider entre nos doigts, ou nous foutre dans son abyme de déprime avec lui. Pas joyeux, même s'il a la classe.


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Alors, on est d'accord, Hart et Rust (Woody Harrelson and Matthew McConaughey), pourraient être les personnages de n'importe quelle série, de n'importe quelle intrigue américaine avec deux flics, mais ce n'est pas sur les personnages que le réalisateur a parié, mais bien sur le matériau même de l'intrigue, et ça fait plaisir. Attendez, je vous explique pourquoi.



UNE SERIE QUI ZOOME SUR L'ACTION, ET DEMANDE PLUS AU SPECTATEUR 



La plupart des séries aujourd'hui font grand cas des caractères. Avec la grande mode du syndrome d'Asperger aujourd'hui appliqué à tout le monde, c'est une myriade d'autiste que nous pouvons regarder évoluer autour de nous : entre Homeland et sa folle à lier (on a toujours de quoi faire des épisodes même quand elle est virée de la CIA, parce qu'avec sa personnalité, il y a de quoi faire), The Bridge et The Tunnel qui tapent pas mal haut dans les personnalités aussi, et puis toutes les myriades de séries ou on zoome désormais plus sur le caractère que l'intrigue en elle-même (toutes les séries avec des robots, du type Almost Humans, Real Humans, et toutes les séries policières ou d'action qui deviennent maintenant le portrait d'un flic ou du héros, Falco, Continuum, Arrow, Beauty And The Beast, j'en passe, j'en passe ... - je ne vous sers pas les séries comiques parce que dans ce registre c'est plus justifié à mon goût, ni les séries thriller qui se basent forcément sur des personnalités pour faire avancer l'intrigue comme The Escape Artist, Helix, ...).

True Detective sort définitivement de ce schéma. En tout cas je le crois :

- le personnage de Hart n'est pas un personnage hyper intéressant dans le sens ou il reprend l'image de l'américain moyen,

- le personnage de Rust est plus complexe, mais finalement, c'est surtout un gros pessimiste, qui n'a jamais eu le courage de se flinguer par lui-même, comme il le confie à Hart.


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Ce rejet de l'importance des personnages se matérialise par plusieurs choses :

  • on ne sait pas leurs noms avant un certain moment, 
  • on ne connait pas le visage du partenaire de Hart avant un certain moment, il est de dos quand il en parle et que le réalisateur en profite pour faire un flashback (premières minutes de l'épisode 1)
  • les personnages sont vus au départ du point de vue des deux enquêteurs qui sont là en 2012, ils ont donc 17 ans de plus que le moment où l'action s'est déroulée. 

Cette façon de projeter le passé via le futur comme un flashback minimise totalement les personnages : ils ont eu un rôle important il y a dix ans, mais maintenant ils ne font même plus ce boulot là, ils ont changé, un peu (chapeau sur le jeu d'acteur : arriver à se jouer aussi facilement plus vieux, pas évident !).

On sait donc que ce n'est pas la place des personnages ou leurs interactions qui vont nous intéresser (bon, on est dans une série, on va forcement y toucher un peu a un moment) mais ce sont principalement les FAITS.

Es ce que cette phrase vous fait aussi plaisir qu'à moi? Enfin quelque chose de concret !

Dès lors, True Detective laisse une place totale aux événements, et leur remise en question. Beaucoup plus interessant qu'un zoom bidon sur le mec qui a la goutte et son acolyte.

En revanche, elle demande au spectateur d'être beaucoup plus actif, puisqu'en nous minimisant l'importance des personnages et en nous impliquant directement dans l'action, nous sommes à la manière des deux détectives de 2012 des enquêteurs, nous revenons sur les faits, nous les redécouvrons, et nous menons l'enquête de nouveau. Il est donc sous-entendu que nous devons portez attention à chaque détail, chaque petite chose, à la manière de Rust avec son carnet. La seule importance qui leur est accordée finalement, c'est qu'ils savent déjà tout en 2012, et pour cela, Rust peut se permettre d'envoyer ses ex-collègues lui payer un pack de bière alors qu'il est en interrogatoire.


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UNE SÉRIE BIEN MONTÉE : LE BONHEUR POUR LES YEUX.


Peu de choses, finalement dans ce permier épisode au niveau de l'intrigue, et encore moins au niveau des personnages, mais j'ai déjà évoqué les priorités de l'équipe sur cette série.

En revanche, True Detective nous montre quelques plans vraiment réussis, vraiment beaux, et vraiment bien faits. Chaque chose semble être une pièce de puzzle, un élément qui s'imbrique avec ce qu'ils nous racontent en 2012. J'attends la suite avec forts trépignements.
Moi, je vous dis, cette série va nous tenir en haleine pendant un moment.

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New Series ! Helix - S01E01 - review

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Wikipedia, "Helix (série Télévisée)" : 

"C'est un dark thriller de 13 épisodes racontant les aventures d'une équipe de scientifiques dans une base de l'Arctique. Ils enquêtent sur la possible éruption d'une épidémie catastrophique pour l'humanité et se retrouvent eux-même à se battre pour leur survie. 
Helix serait une référence à la double hélice de l'ADN."

Je viens de finir l'épisode 1 de la saison 1, qui est sorti hier. Alors d'abord, honnêtement, j'ai adoré. Littéralement.  La série est prenante, bien menée, et bien tournée dès le premier épisode. Le casting est bon, les acteurs correspondent bien aux personnages et jouent vraiment bien. 

Bon, alors c'est parti : concrètement, pourquoi c'est bien? 

CADRE 


Helix est un thriller mais le genre repose uniquement sur des procédés simples mais très bien exploités. Le résultat est indéniable, vous serez dedans.


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   - D'abord le contexte spatio-temporel : 
un centre de recherche au pôle Nord, coincé au milieu de la glace et de la neige. Ouais, moi aussi je trouve que ça a l'air d'un truc de la NASA mais non.

Ajoutez à cela son architecture ronde (pas de coins donc, pas d'échappatoires possible), le fait que le niveau où ils sont coincés est encore enfouis dans le sol sous des niveau et des niveaux de labos, et le fait qu'ils aient dû fermer le niveau pour éviter toute contagion aux niveaux supérieurs, et vous avez un super huis clos bien angoissant. 
Imaginez un peu le cadre, il y a de quoi devenir dingue rien qu'en l'expliquant. 
À l'extérieur, dans la neige, on découvre des choses étranges, qui laissent des indices étranges et laisse penser que ce centre de recherche n'est pas clean. Parce qu'il ne l'est pas. Ce n'est que le début. 

   - ensuite il y a toute cette philosophie autour de ce que font nos héros du CDC, permise par le mentor, Alan : ce sont des scientifiques, ils sont impliqués dans leur travail, le mot "sacrifice" revient comme une ritournelle et les distractions semblent être interdites dans ce travail. La distraction, c'est le danger que semble craindre Hatake, le directeur de recherche. C'est ce qu'il aime dans le pôle : l'absence de distraction. AKA le manque d'échappatoire aussi.

Oui, vous avez deviné, cette sphère ronde est clairement de mauvais augure et Helix n'est clairement pas la série comique de l'année. 


PERSONNAGES 

Alors,  petit tableau des personnages : 

On a le scientifique, Alan Farragut, le pilier de l'intrigue. Un homme passionné par son travail, plutôt bien conservé, et qui a visiblement des vues sur une de ses élèves, qui a le mérite d'être aussi excellente que possible en plus de n'être pas laide du tout. Il est impliqué dans son travail, soigné, et derrière son allure de mentor cool, il est aussi parfaitement à même de montrer les enjeux. 



Son élève, Sarah Jordan, une blonde qui a l'air d'avoir 15 ans quand elle en a 26, va le suivre au Pôle Nord pour une mission de terrain lorsque l'ex-femme de Farragut vient le prévenir que Peter, le frère d'Alan (avec qui elle l'a trompé) vient de contracter un nouveau virus. 

Le virus est aggressif, Peter est entre la vie et la mort, la situation est d'un froid glacial entre les deux ex, Alan semble osciller entre la volonté de foutre un pain à tout le monde parce qu'il se retrouve à essayer de sauver son frère avec son ex-femme (dont il est encore amoureux, évidemment, ce serait trop simple), et de vouloir s'enterrer dans la neige devant le centre de recherches. Mais comme c'est Alan Farragut et que vous l'avez compris, c'est un peu le Chuck Norris of the virus, il gère. 



Son ex, une brune impulsive et franche, semble encore se punir d'avoir fait subir cela à son ex-mari. Mais elle est la meilleure, alors elle aussi elle gère la pression, parce qu'elle est un peu WonderWoman elle-même.  
Avec eux, Doreen, la scientifique qui n'a peur de pas grand chose, qui est bien débonnaire au milieu de tout cela et qui semble elle, ravie d'être dans un des plus grands centre de recherche du monde. 



Bref, une équipe de warriors prêts à tout, un virus hyper dangereux, inexpliqué, hum.... même pas peur. 



Reste le directeur de recherche, obsédé par le besoin d'être impliqué, de ne pas se détourner, de ne pas être distrait, et qui semble cacher un truc pas net. Il en sait plus que tout le monde sur ce qui se trame, mais il ne dit rien, et il fait comme s'il ne savait pas, et on ignore jusqu'à quel point cela est vrai. Visiblement il répond à des ordres qui vient de bien bien haut, mais on ignore d'où ça vient exactement. Qui es ce qui peut bien faire la loi au Pôle Nord?

On sait ainsi qu'il cache une mutation, qui se manifeste au niveau de ces pupilles, tandis que le dernier membre de l'équipe, le major Sergio Baselleros, lui, semble avoir une mutation d'une autre sorte, mais on ignore quoi. 



Hatake semble aussi en pincer un brin pour la jolie brune, Julia, et il sera toujours celui qui lui rappellera les détails désagréables de sa vie (histoire que pour elle aussi, le mélange entre personnel et professionnel soit net).


UN HUIS CLOS ETOUFFANT : des zombies extralucides.

Le secret, celui de Hatake, ainsi que celui du major, semble cacher un secret bien plus lourd, au coeur même du centre de recherches. Toutes personnes qui vont être contaminées, des chercheurs, vont parler d'une pièce blanche, et cette pièce semble les terrifier. C'est d'ailleurs la seule chose que Peter dira de tout l'épisode.

La peur, c'est ce qui ressort de cet épisode. Les personnes contaminées sont terrifiées. Elles ne savent pas précisément ce qui leur arrivent, elles savent juste qu'elles ont fait une erreur en faisant ces études (dont on ne sait rien). Ils savent aussi que le CDC ne peut pas faire grand chose, ils ont joué à se prendre pour Dieu et voilà le résultat : une mutation que personne ne pige.

Le problème, c'est qu'il semble que tout cela réponde à plus haut placé, un complot plus important que personne ne comprend, parce que le CDC n'a pas le temps de s'en occuper. Tout le monde au CDC chercher à trouver une solution à ce virus mais très vite, nous comprenons, en tant que spectateur, qu'il y a beaucoup plus. Ce virus implique autre chose. Visiblement, certaines personnes ont menti à d'autres. On sait que Hatake en sait plus qu'il ne le dit. Et le CDC ne sait rien à propos du major, visiblement mutant aussi. Ce savoir que nous avons en plus qu'eux nous empêche de plonger du côté de la peur et semble nous laisser en proie à une énorme tension : y a t il quelque chose? 

Mais d'autres éléments semblent étranges  : l'histoire des singes, qui ne devraient pas exister, et qu'on retrouve à l'extérieur, l'histoire de la chambre blanche, les expériences sur lesquelles on ne sait rien, le virus qui semble n'exister nulle part et les capacités de façon évidente exceptionnelle qu'ils semble attribuer aux contaminés. On ne peut s'empêcher de penser à des mutants, des zombies : leur allure, les yeux injectés de sang et leur peau blafarde sous laquelle chaque veine semble aussi noire que gonflée, n'en est pas éloignée.

Reste les pupilles BLANCHES de Hatake, qui différent de celles de Peter, et l'évidente extralucidité des contaminés. Leur paranoïa aussi. ils semblent obsédés par le mensonge, le rejet et les deux créent chez eux une montée de colère et de peur qui abouti à une tentative de contamination. Le mode de Contamination d'ailleurs absolument crado (et vas-y que je te crache du sang dans la bouche) que les scientifiques contaminés vont même comparer à une sensation de viol. À cela s'ajoute une nécessité ABSOLUE de contaminer l'autre, ce qui fait que le virus diffère d'une simple rage.

Ce qui va venir? Certainement une marée de Peter qui vont vouloir absolument contaminer les autres. 

Un virus donc extrêment bizarre? Une sorte de World War Z mais avec l'extra-lucidité ? Vous pensez la même chose? Cette série va être géniale. 

Une théorie du complot, le "run like hell" que Peter semble laisser partout, l'aspect étrange la peur partout, le mensonge, pfff... trop de thèmes qui arrivent rien que dans ce premier épisode. On attend donc la suite avec impatience, cela promet d'être riche et plein de rebondissements. 

NEW SERIES - Peaky Blinders



Peaky Blinders est une série qui commence à dans une ville sale, en Angleterre. Arrière plan de Nick Cave et ses mauvaises graines, blues, rock, de la musique qui sent la fumée de cigarette et les bouteilles de whisky. Ca tombe bien, c'est exactement l'ambiance. 


LES TRUANDS 




Un homme passe. Cet homme, c'est Cillian Murphy. Il est évoqué pour la première  fois par un chinois comme "they asked for...". Ce "they", c'est lui. Il represente plein de monde. Il a du pouvoir. C'est pas pour rien s'il prend toute la place à l'écran. Et quand il ouvre sa bouche, il faut être un mec pour ne pas comprendre que c'est érotique. Au cas où vous êtes à la ramasse, la bande son, c'est Nick Cave and The Bad Seeds, et ça aussi ça fait rêver. Presque autant que Cillian Murphy.

Thomas Shelby, oui, parce que c'est de lui qu'il s'agit, fait partie d'une sorte de gang, les "Peaky Blinders" qui ont pour réputation de couper les langues et les oreilles avec des lames de rasoir qu'ils cachent dans leurs casquettes. 
Ils s'occupent aussi des paris de certaines courses de chevaux. Et ils ont tous fait la guerre. Oui, il fait rêver. Les communistes aussi font rêver les gens. Et oui, parce que le meilleur ami du truand est communiste. C'est un gentil quelque part. 

"the only difference between you and me, Freddie, is that sometimes, my horses stand a chance of winning"



Au début de la série, une jeune femme chinoise jette un sort au cheval de Thomas Shelby. Ne vous faites aucune illusion. C'est à vous qu'elle jette un sort.


LE FLIC



Le flic, c'est lui qui prend toute la place après. Le flic, le bandit et le pub, où le bandit commande et c'est "pour la maison", comme pour tout ce qu'il fait : le centre de la série est posé. Attention, Thomas Shelby ne commande pas une bière, mais une bouteille de Whiskey. On serait aux USA au temps de la prohibition qu'il commanderait de l'alcool à 90° s'il n'y avait que ça et il ne tanguerait pas. 

De tout façon quand on entre quelque part en ouvrant les deux portes de l'entrée, c'est soit qu'on est chez soi et on veut le signaler, soir on est un rageux, soit on est obèse. Et les deux dernières catégories ne sont pas négociables, c'est L'Angleterre, là, les mecs.




Un autre personnage : La tante. magistrale. Toujours vraie, toujours droite, le ciment de la famille. Si elle n'était pas là, les Peaky Blinders serait une bande de mecs sans couilles. Elle cadre un peu tout le monde et rappelle à l'ordre ceux qui déraillent. Elle aime, elle protège, elle materne, elle engueule, et elle prie pour tout le monde. Le ciment je vous dis. 




Les Shelby sont crédules. Ada croit au bonheur avec son communiste, et elle s'imagine un petit paradis avec lui, et finalement, elle finit dans le même rôle que la tante Polly : elle l'attend à la maison, et un jour, elle pète un cable. Elle arrive alors que tout le monde va s'entretuer, et s'interpose. 

Harry, c'est l'alcolo rêveur, le jeune homme qui n'a pas grandi en fait, qui a toujours 10 ans dans sa tête, presque autant que le petit dernier qui veut juste faire "comme Thomas". Comme d'habitude, c'est Thomas qui récupère les pots cassés : pour le petit comme pour le plus vieux. 

L'autre frère, il a déjà plusieurs enfants, et besoin desesperement d'une femme pour s'en occuper. Evidemment, c'est Thomas qui s'en occupe. il lui trouve la femme de sa vie. 

Les Shelby font leurs réunions de famille pour tout. "Family meeting". LE ciment je vous dis. Tous réunis ensemble dans l'adversité. Toujours. Avec leurs lames de rasoir, leurs casquettes, leurs cigarettes et leur whiskey à 12h, leur impossibilité à supporter la vie à cause de la guerre et leurs angoisses que chacun soigne de son côté, mais comme c'est une famille en fait tout le monde est au courant. 


Mais la vérité, c'est que les vrais réunions de famille se tiennent à l'église. C'est là que ce font les révélations se font. Tante Polly dira elle même : "God and Aunt Polly Are Listening".  Le business avec les fusils? A l'église. L'entretien d'embauche de la fille que Thomas commence à beaucoup trop apprécier? À l'église. 




LE BON LA BRUTE ET LE TRUAND.














Element supplémentaire : la jeune fille qui arrive. Celle-là, elle s'appelle Grace. yes, vous l'avez deviné, c'est la jeune fille qui va tout déclencher. Elle demande du boulot là où personne ne devrait lui en donner, elle est bien trop gentille, trop belle et chante trop bien. La brutasse flic et le truant de Shelby vont tomber amoureux d'elle. Les deux !
Pourtant, la première fois qu'il la voit, il lui demande si elle est une prostituée. La classe, Shelby. 



Bonjour, on a fait un tour chez Sergio Leone. La bande son colle. Nick Cave, c'est un peu un cowboy. 





Finalement, la brute n'est pas si dur à cuire que cela, notamment quand il faut trouver la fille et qu'elle est avec le truand, et le truand n'est pas imperméable. Il est même vraiment endommagé par la guerre. 

Surtout, "le bon", la petite blonde n'est certainement pas aussi innocente que prévue. En réalité, elle travaille pour la brute. POUAH la salope ! et sa mission? 
Amadouer le truand, pour aider l'autre, qui en pince pour elle, à démonter les Peaky Blinders.


EIN SCANDAL je vous dis.

SAuf que la brute a beau avoir la plus belle des organisations, le truand est de loin le plus intelligent.


On croit pourtant que c'est Grace qui va mener tout le monde en bâteau... Thomas est trop aveuglé par son amour, et le flic est pareil. De grands amoureux transis ces anglais. Mais, Grace va tomber amoureuse de Thomas. Et va aussi lui causer une part de ses ennuis. Elle va aussi ravager pas mal son coeur, ainsi que briser celui du Flic. Quelle salope. 

Mais, comme dans Sergio Leone, c'est le bon qui meurt, et le truand qui empoche l'or. La brute est juste laissée à son désespoir. Et le bon, meurt en silence.

Reste donc un nouveau face à face, entre le truand et la brute, promis pour la saison 2. Thomas va être officiellement brisé, et le flic aura tué la femme qu'il aime... 
Sauf s'il ne l'a pas fait! ( On aimerait tous. )

Saison 2 : CA VA EXPLOSER CHEZ LES COWBOYS ! 





NEW SERIES ! Intelligence (US) - S01E01 - review



Un homme, l'Himalaya, la douleur d'une séparation... Notre héro est un dur, et si dès les premières images vous en doutez, c'est que vous vivez sur Mars. Je sais ce que vous pensez et vous avez parfaitement raison : Intelligence est une série qui se centre autour d'un personnage bien américain, avec des thèmes bien récurrents et bien clichés.
Pourquoi pas après tout?




Bon, alors allons-y, parlons de ce premier épisode.



Gabriel est un super humain. Un super-humain parce qu'il a cette puce dans la tête qui le rend super-puissant. Il peut récréer des scènes entières en les projettant dans l'espace (et pour l'aspect plastique de la série, c'est un plus!), et retrouver des éléments importants. Littéralement, c'est un ordinateur, mais avec le point de vue d'un cerveau : il comprend les émotions, et il exploite les informations en les traitant de façon totalement autre qu'un ordinateur. Il comprend les événements aléatoires et les distinctions propres aux humains, puisqu'il en est un.



Mais comme chaque super-humain, il a aussi cette tendance à s'efforcer tellement fort à être un connard que même s'il est sensible quelque part, il finit par se faire passer pour un enfoiré auprès de tous les gens qui le rencontrent.

Ses ennemis ? Juste les chinois, les iraniens, les coréens, les russes, tous les autres ennemis habituels des états unis ... et lui-même. Vous commencez à avoir un portrait?

Imaginez l'arrivée d'une jeune femme qui va lui servir de bodyguard (évidemment, elle a plus de couilles que la plupart des mecs de la CIA du FBI et aussi à peu près toutes les organisations PATATI PATATA... elle a tué un mec quand elle était jeune.... bref, une dure à cuire qui sait ce que veut dire "avoir la dalle" et "killed on self defense"...) et devinez quoi? Elle est canon.



MAis Gabriel ne peut s'interesser à la petite dur à cuire parce que sa femme, à lui, est une ennemie de l'état. Non attendez... j'ai mieux... elle est quelque part, en couverture, et elle est tellement bonne que tout le monde pense qu'elle est morte et avant de mourir qu'elle a joué un rôle dans un énorme attentat. Gabriel, évidemment, est persuadée qu'elle est vivante. IL LE SAIT.


Dans ce premier épisode donc, relation avec le créateur, relation avec le technicien informatique de la puce, relation avec sa femme, bref, on met l'accent sur le fait que Gabriel est un super-ordinateur avec de super relations. il s'attache ce garcon, il est entouré, il est admiré, il est aimé ou détesté.



Une série qui croise science-fiction, pseudo psychologie, clichés et super-technologie... Evidemment le tout sur fond pro-américain.
Pour l'instant, je valide cette série et je vous la conseille, dans la mesure ou vous savez que ce ne sera pas le moment le plus spirituel de votre vie. Ou alors, si vous etiez fan de Lost et que vous aviez hate de retrouver le dur à cuire/un peu connard/débrouillard/un peu beau parleur/très dragueur/du bout de la plage de cette série.

À suivre donc...


Homeland - S03 - review

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Je viens de finir la saison 3 de Homeland, alors c'est parti. De manière générale, si vous ne l'avez pas vu, je vous la conseille. En 2013 je dirais qu'il y a eu deux saisons 3 qui valaient vraiment le coup d'être vues, c'est celle de Game Of Thrones, qui nous a bien emportés (et il faut reconnaitre le merite de la série : cadre spatial très large, nombre de personnage énorme, cadre temporel très très réduit dans l'intrigue, bref, de quoi rendre compliquée la saison, et pourtant ! ) et Homeland. A la fin de la saison 2, on pouvait se demander si ça ne perdrait pas un peu, avec cet attentat, le 12/12/12 etc...

hé bien NON! 

j'ai le plaisir de vous dire que non seulement les réalisateurs de la série on considérablement rendu son mérite aux différents personnages de la série, et ça fait plaisir de voir des personnalités évoluer autant même après la saison 1.

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Le personnage de Carrie a évolué, de telle manière qu'on arrive maintenant à la considérer MAMAN !

(Rappelez vous la saison 1, elle était tellement paumée qu'elle en était au point où elle a essayé de draguer Saul dans les premiers épisodes : je ne sais pas si vous vous souvenez comme il l'a engueulée, mais il l'en avait punie pendant un certain moment.)

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Le personnage de Quinn ne reste plus uniquement une façade, et on voit même une véritable ouverture se profiler entre lui et Carrie (c'est bon, il veut tout le temps savoir comment elle va, ce qu'elle fait, ou elle est : il se la tape quand ?!).

De toute façon on attend tous d'en savoir plus à propos de ce type (le meilleur pour la fin...)


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La relation entre Saul et la CIA évolue de manière inattendue : il arrive à sortir en héro et à être viré en même temps, ce qui est quand même magique ! La relation avec sa femme elle aussi a évolué, et ça fait du bien de voir qu'elle n'est pas tout le temps en train de lui faire des pseudos crises de jalousie sur son boulot. Avec Alain Bernard, on aura même une vraie intrigue, et l'importance de la femme de Saul révélée autant au spectateur qu'à lui-même. Chapeau.

Dar Adal est toujours un putain de vendu, on ne l'aime pas. De toute façon, tout le monde évolue sauf lui.

Brody devient réellement indépendant de sa famille (ça fait du bien) et commence à avoir une vraie histoire personnelle : ce n'est plus juste le mec qui a fait huit ans avec Abu Nazir et n'arrive pas à se réintégrer au point qu'il ne sait même plus baiser sa femme (personne ne sait d'ailleurs réellement qu'il n'était pas pendant huit ans dans la cellule),
c'est le mec qui a été prisonnier pendant huit ans, qui a failli tuer faire exploser un bunker avec un gilet plein d'explosifs, qui a été accusé à tort du bombardement de Langley, qui a fini par se faire tirer dessus à la frontière Colombienne, qui a dû se sevrer de plusieurs mois dans une cellule à juste se droguer H24 oublier Carracas, qui doit tuer un des plus importants dignitaires de l'Iran, et cela tout en sachant que sa fille ne veut plus le voir, sa femme le-tuera-si-elle-le-voit-et-Carrie-est-enceinte-de-lui.

*respire* 

PFIOU. 

Oui, je viens de faire une description de Nicholas Brody, personnage de Homeland, non, non, pas d'un personnage de SF.


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La classe Brody. Un concept breveté par Showcase. Marque déposée.

Bon, après, évidemment quand on est aussi cool les gars, on est aussi méga torturé dans sa tête, et ne vous faites pas d'illusions, on meurt très vite aussi. D'ailleurs, très vite après l'assassinat, il meurt. Mal, d'ailleurs. La mort de Brody est un moment réellement dégueu. Mais bon, life is life, et Brody a la Brodyclass ("non, ce n'est pas une maladie, papa, maman, c'est une série ni un code d'activation pour un logiciel du futur destiné à sauver l'humanité").

Bref, Brody a la classe, et moi je dois arrêter de regarder des séries.

Bon, après je reste persuadée que Brody est une image de près ou de loin inspirée de jesus. La rédemption, l'abnégation dont fait preuve Brody, c'est pas un peu religieux? Très certainement tiré par les cheveux, mais pas completement stupide (ils sont américains, la religion ils kiffent presque autant que les idées réactionnaires !).

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Au niveau de ce qu'on retient, je pense que de loin, le dernier épisode est peut-être le mieux foutu. Saul qui part de la CIA après la cérémonie et Carrie qui rentre dans la CIA après l'avoir regardé partir : un présage que Carrie sera dans quelques temps directrice de la CIA? Pourquoi pas, après tout? Une saison 4 à Istanbul, avec ses premières difficultés de mère et une saison 5 BACK TO USA, avec en bande son "Born In the USA" de Bruce Sprinsteen, le bonheur, la big promotion et là, un énorme drame diplomatique dès le début de sa surveillance en tant que directrice de la CIA... oh mon dieu, je m'enflamme. Bien possible. Ca renouvellerai le casting, donc ça peut au moins lancer à la suite une saison 6 s'ils gérent dans la saison 5.

"six seasons and a movie"?...

On retient aussi évidemment la scène où Carrie regarde mourir l'homme de vie, Brody. Une scène superbement tournée, avec cette immense grue pour ce si petit homme, qui ne regarde qu'elle, et est si loin de la vie déjà.

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On attend aussi l'importance croissante de Quinn, qui, on le sent, va être important dans la saison 4. On ne sait pas encore si Carrie va lui demander de venir avec elle a Istanbul, mais dans tous les cas, il aura un rôle important. S'il reste aux USA peut-être l'accouchement de Carrie va lui faire réaliser son rôle de père auprès de son propre gosse. Les plans ont évolués autour de lui, ils se sont plus centrés sur son visage, moins sur des plans larges et généraux où il apparaissaient de manière totalement neutre au milieu d'un groupe. On nous reserve quelque chose de majeur.

Petit rappel : on nous glisse dans les saisons d'avant que Quinn va avoir quelque chose à voir avec Carrie lorsqu'il interroge Brody. Ils forment à un moment de la série cet espece de "triangle" que Quinn ne marque pas vraiment (c'est son passé qui fait ça je vous dis! ou alors il a peur de s'impliquer dans une relation) à ce moment :

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et à celui-là :

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Moi j'avais même pensé pendant cet interrogatoire que ça annoncait que Quinn serait celui qui tuerait Brody. Parce que Carrie ne pourrait jamais et que Saul est devenu bureaucrate depuis qu'il dirige l'agence.

À la fin de la saison 2, on avait gros plans sur SAUL, Carrie, et Brody, maintenant que Saul est parti est que Brody est mort, on sait que le nouveau connard à la tête de la CIA va être important en arrière plan, que Quinn va jouer un rôle et on attends peut-être quelque chose du côté du père de Carrie. Les Brody vont certainement totalement disparaitre, à l'exception peut-être de Dana... si elle apprend un jour la vérité à propos de son père.

À suivre...

Les Génériques de films de Scorsese - Blow up

"Taxi Driver" meets "Un homme qui dort"

Wong Kar-wai par Thierry Jousse - Blow up





Petite parenthèse avec Thierry Jousse aujourd'hui, je vous partage une super vidéo sur la musique dans les films de Wong Kar Wai. Des influences marquées, une discothèque bien bien large pour le réalisateur et certainement, des goûts très très fins.

À voir absolument, et à savourer, parce que c'est bien fait.

N.

in he mood for love, wong kar wai

"L'accordeur" de Olivier Treiner - court métrage


"Après un échec à un concours international, un jeune pianiste prodige se reconvertit en accordeur de piano prétendument aveugle (car les gens croient que les sens, particulièrement l'ouïe, d'un aveugle sont plus aiguisés). C'est une autre façon de jouer, un peu bizarre et qui, même s'il semble amusant de s'introduire presque innocemment dans l'intimité de personnes convaincues qu'on ne les voit pas, peut réserver des sensations extrêmes à qui la pratique." 
L'accordeur est le protrait d'un jeune homme, Adrien.




Qui est le personnage de l'accordeur?

De lui nous ne savons rien, même pas son nom. Il est pianiste, fait semblant d'être aveugle, aime le sucre et accorde bien les pianos. Il a tendance à mentir pour obtenir ce qu'il veut, et il semble intelligent. Peut-être un peu trop. Il a aussi horreur qu'on lui refuse quelque chose.
Adrien recherche la proximité avec les gens. Il aime faire un pas dans leur intimité et les voir quand ils baissent la garde.

Les gens chez eux sont toujours différents de comme on les voit à l'extérieur. Ils sont toujours un peu plus relachés, un peu plus eux-mêmes.

Avec un aveugle, ils se sentent encore plus à l'aise.

Ce sentiment, Adrien le recherche semble-t-il. Même s'il semble qu'il aime aussi satisfaire un certain côté voyeur qu'on ne peut nier (les sourires lorsqu'il  regarde la jeune fille danser, mais aussi le confort calme et serein qui transparait dans l'appartement du mec qui se balade en caleçon). Adrien recherche cette vivacité de l'instant, cette pureté et ce naturel que chacun cache, et qu'il cache lui-même en déguisant toute sa personnalité, en ne jouant plus que pour ceux dont il accorde le piano.
  • l'efficacité du court-métrage : 
- la scène d'ouverture, absolument réussie, qui captive tout de suite le spectateur en posant des jalons forts : un aveugle qui joue du piano, une personne dont on ne sait rien et un homme assis dont le pianiste ne sait rien.

- les contrastes ( le pianiste aveugle qui ne joue pour personne / le pianiste talentueux promis à un riche avenir qui passe le concours pour le Prix Bernstein, l'aveugle / le voyeur, le pianiste / l'accordeur, l'opportuniste / l'enfant blessé par son échec, l'homme indépendant actif à l'emploi type de l'adulte et qui raconte des histoires pour expliquer son PDV / l'enfant qui mange du sucre, reste allongé à bouder toute la journée et exige qu'on lui ouvre la porte, la première moitié du film, claire et légère / la deuxième moitié, sombre et sanglante ) et surtout comment ils disparaissent tous à la fin : il ne reste plus que le pianiste. Il a arrêté de faire semblant.

- le jeu de Gregoire LePrince-Ringuet, dont le petit côté légèrement coincé passe parfaitement et donne un aspect respectable au personnage.

- l'opposition entre la scène d'ouverture, le thème de la musique, le côté un peu cassé de notre personnage et sa petite convoitise pour ses réparations ET la scène finale, à partir du moment où on voit le sang. Toute cette fin est sensée être muette, et nous sommes dans la tête d'Adrien. Le seul son qui est réellement présent à ce moment est le son de son piano. Le fait de savoir cela, même si l'acteur parle en voix off, cela fortifie l'effet "thrillant".



L'accordeur, court métrage français d'Olivier Treiner sorti en 2010
classé dans drames psychologiques et thrillers
avec Grégoire Leprince-Ringuer, Grégory Gadebois, Danièle Lebrun, Emeline Gue
couleurs - 35mm - 13'
musique de RAPHAEL TREINER
césar du meilleur court-métrage (2012) ; Chistera du jury au festival des jeunes réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz.