Le monde de Charlie (2013) : on ne passe qu'une seule fois à l'âge adulte? Hé bien heureusement pour Charlie.



Je vous présente "Charlie", un garcon torturé, très torturé. 
Un film avec Emma Watson dans le casting, pour les hipsters mâles, Ezra Miller, pour les connaisseurs de films indépendants, des vetements de hipster, un traitement antique, et un fond vert sur l'affiche. 

Oui, vous l'avez deviné : ces ados ont déjà tout compris de la vie, et même plus si c'était possible. 





En fait, à part quelques notes très très kitsch, le film passe. Franchement il passe. Je ne pensais pas le dire, mais finalement, je suis arrivée à la fin presque dégoutée de le dire : c'est pas si mauvais. C'est meme pas mal. (Oh mon dieu je l'ai dis...) Mais attention, si l'exposition et la plupart des problématiques cinématographiques sont excellentes, les réponses pêchent totalement.



Le monde de Charlie, un film d'ado vomitif ou une playdorie sur la condition des ados? 


Le film se centre sur le personnage de Charly AKA le souffreuteux-qui-ne-pleurera-pas-parce-que-les-larmes-c'est-à-Hollywood-and-BOYS-DON'T-CRY. Mais derrière ce cliché insupportable, il est sensé être le représentant d'une catégorie de personnes : les ados. 

La question que pose le film est simple : elle cherche à définir, à trouver qui est Charlie, le représentant de notre génération, née entre 1985 et 2000. Il y a plusieurs définitions.

Une génération Peter PAN, génération qui cherche à ne pas grandir? 

Ou une génération Y, surqualifiée, hyper impliquée dans la vie adulte, maitrisant les technologies? 

Une génération qui fonce pour avoir ce qu'elle veut, parce qu'elle sait qu'on n'obtient rien sans rien tenter? 

Une génération boomerang qui revient très vite à la maison après les échecs de la vie? 

Une génération qui se pose toujours la question du pourquoi, du comment, du "WHY"? 

Ou finalement juste une génération qui se met en droite ligne de la fameuse génération X et qui veut sortir de la spirale roue statut-argent-ascension sociale qui caractérise l'existence moderne ? Trouver plus? 

Bref, vous avez compris, on ne sait plus trop ou donner de la tête.





Alors, toutes ces questions que Le monde de Charlie soulève sur les enjeux de notre générations me posent problème et je vais vous expliquer pourquoi : 

premièrement, cette idée qu'une génération entière (c'est-à-dire, allons, 3 milliards d'êtres humains?) a les MÊMES CARACTÉRISTIQUES, les mêmes problèmes et les mêmes idées, c'est franchement gênant. C'est même carrément démensiel de penser comme ça. 

Si on va plus loin, on peut dire que c'est du déterminisme de parler des gens de cette manière : tu es né entre ... et ... donc tu seras cynique sur la politique, qui aimera les films indépendants et tu fumeras des clopes jusqu'à te lancer dans la cigarette électronique. Peut-être vers 25 ans tu découvriras le Yoga, tu commenceras à regarder ton ascendant sur internet, tu seras persuadé d'avoir trouvé la paix intérieur jusqu'à ton prochain licenciement, et là, bonne chance mon gars, ta génération ne sait pas gérer. 

Merci, mais fallait pas. 

Néanmoins, il faut reconnaitre que Le Monde de Charlie répond à cette question : comme vivre quand on est un digne représentant de la génération Y ? 

Attendez, ça va vous surprendre .... 

LE CARPE DIEM ! 

Bah oui, le monde de Charlie solutionne le malaise de la génération Y en prêchant une forme de "Carpe Diem" à deux balles que je trouve complétement faiblard. 


De là résulte un profond déséquilibre entre des questions d'une profondeur énorme, car existencielles et un vide intersidéral face à la réponse que propose le film.








La contradiction lourd-léger... qui aboutit sur le terrible kitsch. 

« la contradiction lourd-léger est la plus mystérieuse et la plus ambiguë de toutes les contradictions » (Nietzsche)


Le monde de Charly est un film d'une infinie lourdeur, et d'une grande légéreté à la fois : des questions profondes cotoient une réponse d'une infinie faiblesse. 

Résultat? Le déséquilibre rend le film bancale et faible, dans tout son ensemble. 







Cette contradiction ambigue fait que toujours maintenant, j'ai du mal à dire "j'ai aimé", ou "je n'ai aimé". C'est un mixte donc dans mon cas, qui fait que le film mérite une bonne note parce qu'il pose des questions nécessaires, sur la sexualité, la recherche du bonheur, le sens de la vie, la souffrance humaine, le passage à l'âge adulte, le rite de passage ...

Je reste une éternelle convaincue qu'autant de kitsch ça tue le fond, et que trop d'effort pour faire "toujours plus vrai", "toujours plus naturel", "toujours plus pur, adolescent, brut", finit par gommer certaines choses et rendre tout KITSCH. 

"Avant d'être oubliés, nous serons changés en kitsch. Le kitsch, c'est la station de correspondance entre l'être et l'oubli". (Kundera)

Pour moi, le monde de charlie est un film kitsch qui ne marquera malheureusement personne parce qu'il pose des questions existencielles en les traitant comme des questions "faciles" et "dispensables". 







Le monde de charlie - The Perks Of Being A Wallflower (2 janvier 2013) un film américain de type drame et romance de Stephen Chobsky d'après son roman Pas raccord 

traduction littérale : "Being A Wallflower" : être une giroflée => faire tapisserie 
"The Perks Of Being A Wallflower" : les avantages d'être un laissé pour compte. 

Avec Logan LermanEmma WatsonEzra Miller

couleurs, 1h43'

récompenses : 

  • National Board of Review Awards 2012 : meilleure distribution
  • Indiana Film Journalists Association Awards 2012 : meilleur scénario adapté pour Stephen Chbosky
  • Utah Film Critics Association Awards 2012 : meilleur scénario adapté pour Stephen Chbosky
  • Boston Society of Film Critics Awards 2012 : meilleur acteur de second rôle pour Ezra Miller
  • People's Choice Awards 2013 :
    • Meilleur film dramatique
    • Meilleure actrice dans un film dramatique pour Emma Watson
  • Independent Spirit Awards 2013 : meilleur premier film pour Stephen Chbosky
  • Chlotrudis Awards 2013 :
  • Teen Choice Awards : meilleur acteur dans un film dramatique pour Logan Lerman



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